MAP et salmonelles ont tenu le haut du pavé de la séance « santé animale »

La maladie d’amaigrissement du porcelet (MAP) et les salmonelles ont fait l’objet de six communications sur onze lors des Journées de la recherche porcine, qui se sont déroulées du 31 janvier au 2 février dernier à Paris.

Une étude, présentée par notre confrère Nicolas Rose (Afssa Ploufragan), a mis en évidence un effet protecteur de la vaccination “parvovirus-rouget des truies” sur le développement de la MAP chez leur descendance. Selon lui, les résultats peuvent s’expliquer, à ce stade du travail, par une protection non spécifique conférée par la vaccination contre la parvovirose (effet des adjuvants), ou par une protection spécifique croisée, liée à la structure proche des deux virus. D’autres travaux seront donc initiés afin de le déterminer.

Une deuxième étude, présentée par Roland Cariolet (Afssa Ploufragan), indique que le sevrage précoce (à sept jours d’âge) n’est pas nécessairement un facteur de risque au regard de la MAP. Les résultats montrent en effet que cette technique n’a pas d’influence majeure sur l’immunité des porcelets. Dans la mesure où le statut de chaque truie vis-à-vis du circovirus porcin de type 2 (PCV2) n’est pas connu, Roland Cariolet insiste sur la nécessité pour le porcelet adopté de boire du colostrum de sa génitrice et de sa mère adoptive, afin de limiter la circulation virale dès la phase postnatale. Cela implique que la pratique de l’adoption soit restreinte aux premières vingt-quatre heures de vie.

Des études montrent une prévalence des salmonelles de 15 à 24 % en engraissement

Deux études de prévalence et de statut vis-à-vis des salmonelles dans les élevages français ont été présentées. Elles s’inscrivent dans le cadre de l’état des lieux qui précède l’application, en 2009, du règlement européen d’un plan de maîtrise dans chacun des Etats membres. La première, présentée par notre consœur Roxane Rossel, a concerné deux cent vingt-quatre élevages naisseurs-engraisseurs et engraisseurs du sud-ouest de la France, entre février 2004 et mai 2005. Les résultats des analyses (réalisées sur sérum avec le kit Elisa d’Idexx au seuil de séropositivité individuelle de 40 %) affichent 15,9 % de porcs charcutiers en fin d’engraissement séropositifs vis-à-vis de Salmonella. En 2004, une étude (Pierre-Alexandre Beloeil et coll.) avait rapporté, à l’échelle de la France, une séropositivité de 24,3 % sur cent un élevages naisseurs-engraisseurs. L’étude a par ailleurs isolé neuf facteurs de risque pour la séropositivité des porcs vis-à-vis de Salmonella en fin d’engraissement, allant du type de sol au stockage des cadavres et au lisier, du contact des éleveurs avec des volailles au mélange de bandes.

Isabelle Corrégé (Institut technique du porc) s’est intéressée quant à elle au statut vis-à-vis des salmonelles de huit élevages naisseurs-engraisseurs (quatre à forte prévalence et quatre à faible prévalence) sur une période de deux ans. Les analyses sérologiques ont été effectuées sur du jus de viande, à l’aide du kit Elisa Idexx, avec un seuil de positivité de 10 %. Les résultats de l’étude montrent que trois des huit élevages ont nettement changé de statut selon les lots sur la période de référence, qu’un autre en a changé sur deux lots (soit sur quatre mois) et que les élevages à faible comme à forte prévalence sont tout autant concernés. Il n’a pas été mis en évidence d’élément dans la conduite d’élevage ou dans la situation sanitaire qui permette d’expliquer le net changement de statut durant la période étudiée. Par ailleurs, dans ce travail, le nombre de facteurs de risque identifiés varie de huit à vingt et un selon l’élevage. Mais, ainsi que le montre l’étude et comme l’indique Isabelle Corrégé, il est difficile de rattacher individuellement le statut vis-à-vis des salmonelles d’un élevage à un nombre de facteurs de risque potentiels identifiés.