Préférez-vous engager un jeune diplômé sorti de l’école ou un confrère expérimenté ?

Prendre contact avec les anciens employeurs

La préférence entre le jeune diplômé et le confrère plus expérimenté dépend du besoin. S’il s’agit d’assistanat, le confrère est dans les parages en cas de besoin. Dans le cas du remplacement, le praticien n’a pas à se soucier des animaux que son remplaçant a vus. Pour ma part, je préfère recruter dans tous les cas une personne expérimentée.

La lecture du curriculum vitae n’indique pas la motivation de quelqu’un, ni ses compétences ou son esprit d’initiative. C’est en appelant ses anciens employeurs qu’il est possible de se faire une idée de ses qualités et de ses défauts. Autrement dit, le fait de choisir quelqu’un d’expérimenté est un critère fiable, à condition de se référer aux confrères chez qui il a travaillé.

Je viens d’embaucher quelqu’un. Je demandais trois années d’expérience. Le candidat en avait moins, mais les éléments positifs que j’ai recueillis auprès de son ancien employeur m’ont suffi à lui accorder ma confiance.

Les qualités que je recherche sont les capacités d’écoute, d’adaptation et un bon contact avec la clientèle. Je peux préférer celui qui “passe” bien avec les clients, quelles que soient ses compétences médicales, à quelqu’un d’expérimenté, mais qui a des relations difficiles avec la clientèle. Le principal est que celle-ci soit contente, même si je dois repasser derrière pour le traitement. Il est possible d’être satisfait de ses remplaçants tout en étant parfois en désaccord avec eux sur le plan médical, car ils peuvent faire progresser le chiffre d’affaires.

Ce n’est pas un critère à prendre en considération

Je recrute des remplaçants lorsque je pars en vacances et je n’ai pas vraiment de préférence sur l’expérience de l’employé. Ce n’est pas pour moi un critère à prendre en considération. J’ai connu les deux. Les remplaçants se retrouvent vraiment seuls et assument une importante responsabilité. Les confrères (ou consœurs) bien expérimentés sont donc rassurants. Cependant, ils prennent parfois un peu trop d’initiatives. Les tout jeunes diplômés sont davantage une source d’inquiétude au début. Ils ne sont pas sûrs d’eux, mais suivent bien les conseils que je leur donne, sans trop s’en écarter. Dans tous les cas, j’attends qu’ils viennent me voir au moment du recrutement. L’aspect relationnel est particulièrement important.

Un remplaçant polyvalent est plus dur à trouver

Installé seul à la campagne, je suis obligé de me faire remplacer pendant les vacances et les formations. Je n’ai pas de grosses difficultés à recruter. J’embauche des jeunes pour la prophylaxie, ce qui me donne des contacts et une source de futurs remplaçants. Je viens de trouver quelqu’un pour une période de quatre mois, cela me permet de suivre une formation en ophtalmologie à l’école vétérinaire d’Alfort. Dans 95 % des cas, ce sont des jeunes diplômés sortis depuis moins d’un an de l’école. Dans neuf cas sur dix, ce sont des filles.

Ils ou elles ont souvent déjà fait de la prophylaxie et viennent au mois d’août moyennant une semaine environ de formation en canine, activité essentielle de mon cabinet. En février, je cherche des personnes avec un peu plus d’expérience, car l’activité rurale est plus importante. Le ou la remplaçante doit être polyvalent. Il ou elle doit être capable de faire une échographie chez un chien, une césarienne chez une vache ou un traitement approprié de la colique chez un cheval. C’est forcément un peu plus difficile à trouver. Je mets d’ailleurs souvent une annonce pour le recrutement.

Les exigences de salaire sont parfois incompatibles avec ce que je gagne régulièrement. Certains niveaux de rémunération peuvent être ahurissants, compte tenu notamment du fait que tout est fourni : locaux, véhicule, logement et auxiliaire. Il m’arrive cependant de ne pas avoir le choix, notamment pour des remplacements de quelques jours. A contrario, il ne s’agit pas non plus d’exploiter les remplaçants. A cet égard, le syndicat nous propose des grilles de salaire minimal.

En général, je ne suis pas exigeant concernant l’expérience. Je ne vois mes remplaçants que lors de la prophylaxie ou de la semaine de formation. J’ai confiance a priori. La seule condition, c’est qu’ils soient volontaires, qu’ils fassent du mieux possible et qu’ils respectent les horaires et les clients. Je leur laisse une liste de confères qu’ils peuvent contacter pour référer des cas ou avoir des informations, quel que soit le domaine. Ma clientèle a l’habitude d’un service sans exagération, où ce qui est fait est maîtrisé et où l’on réfère quand on ne sait pas. Elle n’est donc pas choquée avec le remplaçant.

Si j’avais une activité exclusivement rurale ou canine, elle serait à coup sûr plus pointue. Les jeunes confrères généralistes et polyvalents ne pourraient alors pas assurer efficacement l’intérim. Mais pour le moment, je ne suis pas du tout mécontent d’eux. Pourvu que ça dure !