Influenza aviaire. Oiseaux sauvages
Actualité
Auteur(s) : Nathalie Devos
Une semaine après avoir affecté des cygnes sauvages dans plusieurs pays européens, le virus est identifié chez un canard sauvage dans l’Hexagone.
Joyeux. Ironie du sort, c’est le nom de la commune de l’Ain où le virus de la grippe aviaire a été détecté, le 13 février dernier. Il a été identifié chez un pool de trois canards sauvages analysés, parmi un groupe de sept retrouvés morts par un garde de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS). Le laboratoire départemental d’analyse du département (l’un des six laboratoires nationaux de criblage) a confirmé à la Direction générale de l’alimentation (DGAL) et à celle des services vétérinaires (DDSV) de l’Ain, le 15 février, la positivité des prélèvements effectués vis-à-vis de l’influenza aviaire. Ces échantillons ont immédiatement été envoyés au laboratoire national de référence de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa Ploufragan) pour réaliser le typage du virus. Le 17 février, les résultats d’analyse finaux sont rendus publics par le ministère de l’Agriculture : il s’agit bien du virus H5N1 hautement pathogène. Le virus présente 99 % de parenté antigénique avec celui qui décime les volailles en Asie depuis fin 2003.
Dès la forte suspicion de contamination du canard sauvage par le H5N1 à Joyeux, les traditionnelles mesures de protection ont été mises en place : zone de protection d’un rayon de 3 km autour du site de ramassage de l’oiseau, complétée par une zone de surveillance de 10 km. La zone des 3 km concerne 14 communes, 20 élevages professionnels (dont le parc ornithologique de la Dombes) et 136 élevages de basse-cour. La zone de surveillance englobe 47 communes, 63 élevages professionnels et 590 de basse-cour, selon le ministère de l’Agriculture.
Cette découverte s’inscrit dans le cadre de la surveillance renforcée mise en place par les autorités et à laquelle participe de façon active les chasseurs. Pour Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, « elle montre que notre système de surveillance et d’alerte fonctionne bien ». En outre, « la France a mis en place un haut niveau de protection contre l’influenza aviaire, assuré par les nouvelles mesures annoncées par le Premier ministre, le 15 février dernier ». Ces dispositions ont été prises en raison de la présence du virus chez certains de nos voisins européens (chez des oiseaux sauvages). Elles sont aussi la conséquence de la confirmation officielle de la présence du virus en Afrique, dans des élevages du Nigéria, qui héberge de nombreux oiseaux migrateurs. Or ces derniers vont bientôt repartir pour aller passer leur période d’estive notamment dans les régions scandinaves, en survolant au passage la vieille Europe.
Par rapport aux mesures antérieures, plusieurs changements(2) sont intervenus :
- les mesures de confinement, auparavant applicables aux cinquante-huit départements à risque répertoriés, sont désormais généralisées à l’ensemble du territoire ;
- si le confinement n’est pas envisageable, les visites vétérinaires sont à renforcer dans les zones humides sur un rythme mensuel (la première doit être réalisée avant le 15 mars prochain) ;
- les élevages de basse-cour ne peuvent pas déroger au confinement dans les zones humides des Landes, de Loire-Atlantique et de Vendée ;
- dans ces mêmes zones, la vaccination des canards et des oies qui ne pourraient pas être confinés est obligatoire ;
- les marchés, comme tous les rassemblements d’oiseaux vivants, sont interdits.
En outre, un recensement exhaustif des basses-cours est prévu et leur déclaration deviendra alors obligatoire.
Découvert chez des cygnes sauvages une semaine auparavant, aux frontières de l’Hexagone, notamment en Italie et en Allemagne(1), la France est donc à son tour touchée par le dangereux virus, ce qui était inéluctable pour certains spécialistes. A l’heure où nous mettons sous presse, le 22 février, seul un cas de grippe aviaire est officiellement confirmé en France. Mais la situation épidémiologique peut évidemment évoluer rapidement. Dominique Bussereau a lui-même affirmé qu’il s’attendait à d’autres cas positifs chez des oiseaux sauvages dans les jours et les semaines à venir, comme c’est le cas pour l’Allemagne. Des analyses sont actuellement en cours concernant des oiseaux sauvages retrouvés morts le week-end dernier en France.
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