Le test de dosage de l'interféron γ donne des résultats prometteurs chez les caprins

Le test à l’interféron g pourrait constituer un outil de choix pour la détermination du statut de troupeaux non vaccinés vis-à-vis de la paratuberculose », estime une équipe de chercheurs néerlandais⁽¹⁾. Néanmoins, d’autres expérimentations sont nécessaires. Les scientifiques ont évalué le test de diagnostic de la paratuberculose fondé sur le dosage de l’interferon g dans des troupeaux caprins. Cet interferon fait partie des cytokines libérées par les lymphocytes T sensibilisés. Il peut être un témoin de la présence de réactions immunitaires à médiation cellulaire spécifique à l’égard de certains antigènes. En stimulant les lymphocytes T sanguins avec des antigènes particuliers et en réalisant ensuite un dosage des cytokines spécifiques, il semble possible de déterminer si un animal a été infecté ou en contact avec Mycobacterium avium subsp. paratuberculosis (MAP). Le premier test de dosage de cytokines, réalisé par un chercheur australien, date de 1990.

Les valeurs observées sont plus élevées chez les jeunes caprins que chez les adultes

Dans l’étude néerlandaise, quatre types de troupeaux caprins sont distingués. Le premier comprend des élevages où des cas de paratuberculose ont été enregistrés, des échantillons fécaux positifs prélevés et qui ont pratiqué la vaccination contre l’affection (A). Le deuxième est constitué d’élevages où les animaux ont été vaccinés, mais n’ont jamais présenté de signes cliniques de la maladie ni donné de résultats positifs suite à des analyses fécales (B). Les troupeaux non vaccinés sans paratuberculose constituent la troisième catégorie (C). Le dernier groupe comprend des animaux de moins de dix-huit mois issus d’élevages non vaccinés et sans paratuberculose (D).

Du sang caprin prélevé sur tube hépariné est laissé en incubation vingt-quatre heures en présence d’un dérivé protéique purifié (PPD) issu de MAP. Le sérum censé contenir l’interféron γ est dosé. Une comparaison est effectuée avec des échantillons témoins. Les valeurs sont exprimées en densité optique (DO). Les animaux non vaccinés issus d’élevages atteints (A) présentent des valeurs supérieures à celles observées chez des caprins appartenant à des troupeaux vaccinés, mais sans paratuberculose (B). Dans les deux groupes, l’effet de l’âge intervient, puisque les valeurs sont plus hautes chez les jeunes. Chez certains animaux du groupe B, la réponse immunitaire dure plusieurs années, « ce qui montre que l’interférence entre la vaccination et le test diagnostique peut persister longtemps », soulignent les auteurs. Seuls trois des 121 caprins non vaccinés sans paratuberculose réagissent à la PPD (DO corrigées = 0,2, 0,24 et 0,5) et aucun des 255 jeunes animaux (D) ne donne de résultat supérieur à 0,2. « Cela indique que les résultats faussement positifs n’apparaissent pas à la même fréquence chez les jeunes et les animaux adultes », selon les chercheurs.

• (1) A. Berg et coll. : « Evaluation of the gamma interferon test for diagnostics of paratuberculosis in goats », Veterinary immunology and immunopathology, 2005, vol. 107, n° 1/2, pp. 87-94.