Les entraînements permettent de repérer d’éventuelles failles dans le dispositif de lutte contre la maladie

Des exercices de simulation d’épizootie de fièvre aphteuse sont régulièrement organisés en France. Le groupe d’experts “fièvre aphteuse” de la Direction générale de l’alimentation (DGAL) en organise au niveau interne une ou deux fois par an. Ils durent une journée et consistent à “mettre en situation” les experts et des représentants de la DGAL. Leur but est de conduire les experts à confronter leurs appréciations respectives des situations épidémiologiques concrètes pour améliorer les propositions de mesures de lutte qu’ils pourraient être amenés à soumettre à la DGAL en cas de crise.

Un exercice de ce type a été organisé en novembre dernier. Le scénario de l’épizootie simulée répondait à un objectif précis : « Provoquer une réflexion sur l’usage de la vaccination », explique notre confrère Benoît Durand, de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) de Maisons-Alfort. Il prévoyait une chaîne de contamination dans les élevages de deux zones voisines du grand Ouest (Ille-et-Vilaine et Mayenne) avec, à terme, la déclaration de trente foyers en l’espace de cinq semaines.

Les experts ont été divisés en deux groupes réalisant l’exercice en parallèle. La vaccination a été utilisée dans chacun, la campagne débutant sept jours après la déclaration du premier foyer. Un groupe a choisi de vacciner les animaux en Ille-et-Vilaine, dans une zone de forte densité porcine. L’autre a opté pour la vaccination des bovins et des petits ruminants en Mayenne. Une partie des experts a choisi de l’effectuer dans un rayon de 3 km autour des foyers simulés, l’autre dans les communes affectées et leurs voisines.

Au final, dans cet exercice de simulation, la vaccination combinée à des mesures d’abattage préventif a permis à chaque fois d’éviter une dizaine de foyers sur les trente imaginés au départ, explique Benoît Durand.

Parmi les autres mesures de lutte envisagées par les experts au cours de cet exercice figurent notamment la surveillance renforcée, qui prévoit une visite quotidienne par les vétérinaires dans les élevages considérés comme à risque.

L’organisation de ces simulations permet, outre d’enrichir et d’affiner l’arsenal des mesures, de mettre les experts et la DGAL en situation, afin de repérer d’éventuelles failles de fonctionnement dans le dispositif de lutte contre la fièvre aphteuse.