Les enseignants dénoncent des propos injustes

Les enseignants signataires, impliqués dans les formations d’internat à l’école d’Alfort, ont été profondément indignés à la lecture⁽¹⁾ des propos de Patrick Bénard, chargé de mission à la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER).

Depuis plusieurs années, les ENV se sont appliquées à mettre en place les internats dans des conditions d’autant plus difficiles que la création de ces formations s’est faite sans qu’aucun moyen complémentaire n’ait été accordé. Dans les écoles, ces formations sont nées et fonctionnent par une implication des équipes enseignantes qui va bien au-delà de leurs seules obligations statutaires. Prétendre, comme le fait Patrick Bénard, que ces équipes sont peu responsabilisées, peu motivées et peu disponibles est un avis partisan d’une personne qui n’a jamais rencontré le personnel pédagogique sur le terrain. Son contact avec l’internat d’Alfort s’est limité à une rencontre avec quelques internes en 2004 dans un contexte de recueil de doléances. Nous avions, à l’époque, attiré l’attention de la DGER sur le manque de pertinence et d’objectivité de cette évaluation.

Cette distanciation avec la réalité quotidienne transparaît également dans l’appréciation qui est faite du peu d’attention que porteraient les responsables de formations aux équilibres financiers de l’établissement. En effet, considérer que seul le directeur est attentif aux équilibres budgétaires est une contre-vérité affligeante. Elle démontre une méconnaissance profonde du mode de fonctionnement des ENV et de l’implication des responsables d’unité et de département dans la gestion quotidienne.

Il est surprenant, par ailleurs, qu’un représentant de le DGER ignore que les textes législatifs n’attribuent qu’aux seules ENV la prérogative de délivrer le titre d’ancien interne. Celle-ci est reprise par l’article R 242-34 du Code de déontologie vétérinaire qui n’envisage, en aucune façon, la légitimité d’un titre délivré par un “internat privé”. Bien au-delà, il est inacceptable qu’il présente des formations privées non diplômantes comme en tout point supérieures à celles des ENV. Une comparaison en termes de nombre d’animaux, d’équipement et d’organisation arbitrairement défavorable aux ENV est une inexactitude sans aucune justification chiffrée, ce que les statistiques alforiennes démontrent aisément.

Enfin, il est incohérent qu’un représentant de la DGER présente les “diplomates” des collèges européens comme seul modèle de formateurs d’internes alors que la DGER ne reconnaît pas les diplômes des Collèges européens et qu’elle a initié une filière de spécialisation spécifiquement française, sans aucune lisibilité internationale.

Les assertions publiées nous inquiètent profondément quant à la qualité des informations qui nous concernent et qui sont relayées au ministre par les hauts fonctionnaires qu’il mandate. Ces propos sont, pour les ENV, injustes, injurieux et diffamants. Ils justifient pleinement des excuses par voie de presse.

• (1) La Semaine Vétérinaire n° 1216 du 4/3/2006 en page 29.

• Note de la rédaction : Les enseignants chercheurs alforiens auteurs de ce droit de réponse ont également adressé le 13 mars 2006 un courrier au ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Dominique Bussereau. Il peut être consulté sur le site Planete-vet.