Préservation des espèces outre-mer
Formation continue
FAUNE SAUVAGE
Auteur(s) : A. Z.
Le nom de ce restaurant, à moins d’une demi-heure de Cayenne (Guyane), ne sera pas mentionné, mais son menu peut l’être : il affiche notamment de la « terrine de tapir », du « chateaubriand de tapir » et du « pécari sauce au poivre ». Dans ce département français d’outre-mer, ces deux espèces (pécari et tapir) font partie des spécialités culinaires locales, alors que leur exploitation est à l’origine d’un déclin dangereux. Cela concerne surtout le tapir terrestre (Tapirus terrestris), moins abondant que le pécari, avec un faible taux de reproduction (une naissance tous les deux ans) et une densité limitée (un animal pour 5 à 30 km2). De fait, il a déjà disparu de plusieurs zones de Guyane. Le “maïpouri”, selon son nom créole, peut être tué toute l’année, sans permis de chasse et sans limite de nombre. Rien d’étonnant, donc, à ce que sa viande congelée approvisionne les supermarchés de Cayenne.
Dans le sud du département, la chasse de subsistance pourrait être justifiée si elle était régulée, ce qui n’est pas le cas. Partout ailleurs, il s’agit bien d’une surexploitation pour la commercialisation. Beaucoup d’orpailleurs, notamment, traquent le tapir, parallèlement à leurs activités (déjà néfastes pour l’environnement, car le mercure qu’ils utilisent empoisonne les rivières).
Les centaines de kilomètres défrichés annuellement pour la coupe du bois facilitent, au nord, la pénétration des chasseurs. Ceux-ci viennent aussi des Etats voisins du Surinam et du Brésil, où la réglementation est moins laxiste. La commercialisation du tapir en Guyane est soumise à une autorisation préfectorale, mais en pratique, elle est libre. L’Office national de la chasse et de la faune sauvage essaie, dans les limites de son statut, d’attirer l’attention des pouvoirs publics sur les risques encourus par cette espèce, mais sans grand effet jusqu’à présent. L’association Kwata, de son côté, insiste sur la nécessité d’interdire la chasse pour assurer la survie de l’espèce. La suggestion avancée par certains d’instaurer une gestion durable de cet animal, en ne prélevant que 20 % de sa production annuelle, ne s’accorde pas avec son renouvellement démographique. De plus, son application semble peu réaliste en Guyane, où le nombre de chasseurs reste par ailleurs inconnu.
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