En pratique vétérinaire rurale, le référé est encore tabou

Comment et à qui référer ? Telle est la question à laquelle le praticien rural pourrait être amené à répondre à l'avenir. En effet, face aux exigences accrues des éleveurs, il est possible qu'il fasse de plus en plus souvent appel à l'expertise d'un confrère ou d'une consœur. Ce procédé, courant en pratique vétérinaire des petits animaux de compagnie, l'est peu en rurale. Peut-être par peur qu'un “concurrent” ne mette les bottes dans les élevages de sa clientèle, ou par manque d'habitude. La notion de “référent spécialiste” a été abordée lors des journées nationales des GTV. « Le vétérinaire doit savoir s'entourer de référents spécialistes », a-t-on ainsi pu entendre à plusieurs reprises.

Marie-Anne Arcangioli, maître de conférences à l'école de Lyon, et Régis Rupert, praticien à Chemillé (Maine-et-Loire), ont abordé ce thème lors de l'atelier “management”. Selon eux, référer un cas est une réponse apportée à une situation de stress, à l'incapacité à répondre à la demande, au manque de temps (surtout lorsque le praticien travaille tout seul ou à deux) ou peut faire suite à un échec.

Cette intervention a soulevé des réactions dans l'assemblée. « Référer ne signifie pas que le praticien est en situation d'échec », « des praticiens référents sont joignables via l'Annuaire Roy, mais sont-ils compétents ? », ont ainsi souligné des praticiens. « Cela se fait beaucoup par le bouche à oreille », « les commissions techniques de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires sont un autre moyen de contacter des praticiens spécialistes », « les écoles vétérinaires peuvent également être sollicitées », ont répondu d'autres confrères et consœurs. Le débat semble loin d'être clos.