L’exercice libéral doit rester libéral

J’estime que le salariat doit n’être que provisoire et ne s’adresser qu’aux futurs praticiens non thésés. Sinon, ce statut doit être proscrit, comme pour les médecins, un praticien ne pouvant pas être salarié d’un autre.

Le salariat est incompatible avec l’exercice vétérinaire compte tenu de ses missions de service au public. Essayer de faire le grand écart pour adapter la disponibilité de l’exercice aux contraintes du salariat est utopique. Les problèmes que soulève la convention collective des confrères salariés seront ainsi réglés.

A-t-on pensé aux conséquences à moyen et long terme de l’évolution vers le salariat, qui est celle d’une déresponsabilisation du professionnel devant le risque de l’installation ? Il ne restera bientôt que quelques dinosaures libéraux taillables et corvéables à merci par les conventions collectives…

Combien de jeunes futurs vétérinaires se conduisent déjà comme des “intermittents” subventionnés par les Assedic ? Dans une société où plus personne ne veut prendre de risques, quelle image montrons-nous d’une profession qui était reconnue par sa capacité à les prendre et à passer les murailles ? Quel avenir proposons-nous, les (bientôt) ex-libéraux que nous sommes, aux prochaines générations si nous entrons dans un système qui ne nous a jamais ressemblé, sauf pour certains post-soixante-huitards dits “progressistes” et “modernes” ? Nous n’allons quand même pas accepter le caractère “nian-nian” de l’assurance tout risque des moutons bêlant dans les défilés anti-tout ! Nous n’allons quand même pas devenir une nouvelle “fonction publique” !

Il est temps d’enseigner que la vie c’est le risque, l’effort, la lutte (non “finale”), l’imagination, la responsabilisation, la marche en avant sans penser d’abord à sa protection, un puits sans fond au financement ruineux dont les limites budgétaires ne sont jamais évoquées, sauf parfois, en catimini, du bout des lèvres. Quel sera le devenir des caisses de retraite libérales ?

Le réveil sera cuisant, mais il sera trop tard…