La certification gagne les cabinets vétérinaires

Les quatre premiers dossiers de certification de conformité à la Charte des bonnes pratiques du médicament vétérinaire (CBPMV) ont été soumis au tout récent comité de reconnaissance, le 6 juin dernier. Ce dernier donnera sa réponse prochainement. Cette démarche est une première en France, dans la mesure où aucune certification spécifique à la profession vétérinaire n’existait encore. Les rares cabinets déjà certifiés s’étaient jusqu’à maintenant appuyés sur une certification de type Iso 9000 non spécifique de la profession.

Le comité de reconnaissance, créé en concertation avec l’association QualitéVet, est placé sous la responsabilité opérationnelle de la Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV). Il se penche sur les dossiers des quatre cabinets qui ont déposé une demande de reconnaissance et fait réaliser un audit deux mois auparavant pour étudier la conformité de chaque clientèle au référentiel Guide des bonnes pratiques du médicament vétérinaire.

Les cabinets certifiés communiqueront cette reconnaissance via des supports écrits

« Cette reconnaissance est une avancée importante pour notre profession. Il est désormais possible de valoriser les efforts engagés par les cabinets vétérinaires sur leur mise en œuvre des bonnes pratiques relatives au médicament. Après avoir conçu le guide et formé près de quatre cents cabinets, cette nouvelle étape était très attendue », estime Christophe Brard, président de la SNGTV (voir entretien). Le guide des bonnes pratiques du médicament vétérinaire a été élaboré par la SNGTV. Il a d’abord été testé en 2003 puis rodé en 2004, 2005 et 2006.

« La profession dispose désormais d’un référentiel commun et de règles de travail identiques, reconnues par tous, qui permettent d’afficher des objectifs partagés, explique Jacqueline Bastien, vice-présidente de la SNGTV et initiatrice du projet du guide. Elle démontre également sa capacité à se prendre en charge pour, d’une part, appliquer de manière opérationnelle la réglementation, et d’autre part, aller plus loin que celle-ci afin de répondre à toutes les demandes des filières et, enfin, se doter de ses propres moyens d’évaluation et de reconnaissance. Enfin, vis-à-vis des filières, la profession démontre qu’elle peut répondre pleinement aux besoins en matière de sécurisation de l’utilisation du médicament et à la mise en œuvre de démarches, de prévention des risques. »

Les cabinets certifiés pourront communiquer sur cette reconnaissance par le biais d’une affichette, ainsi que par d’autres supports écrits pour ses clients, selon des règles définies par l’Ordre des vétérinaires.

Un auditeur s’assure que le cabinet respecte les bonnes pratiques du guide

Si une structure vétérinaire souhaite obtenir une reconnaissance, le responsable de la démarche au sein du cabinet doit demander un dossier au comité. Celui-ci comprend un formulaire officiel de demande de reconnaissance, ainsi qu’un questionnaire d’auto-évaluation. Le secrétariat du comité reçoit en retour le questionnaire dûment complété. Si le dossier du cabinet est satisfaisant, un audit lui est proposé. Celui-ci se déroule sur une journée pour un site, plus une demi-journée par site supplémentaire. Un auditeur vétérinaire expérimenté s’assure que le cabinet respecte les bonnes pratiques dans tous les secteurs concernés par le guide. Cet auditeur est agréé par le comité. Il doit être accepté par le cabinet demandeur de la reconnaissance. Une fois l’audit réalisé, l’auditeur soumet son rapport au cabinet audité qui peut répondre aux non-conformités signalées en proposant des mesures correctives. Le résultat, accompagné des réponses du cabinet, est présenté au comité de reconnaissance. Celui-ci peut alors décider que le cabinet est officiellement reconnu comme respectueux des bonnes pratiques d’utilisation du médicament vétérinaire.

« Structurer l’entreprise à travers un projet fédérateur, être dans les clous au niveau de la réglementation, obtenir une cohérence des pratiques entre l’ensemble des associés sur la majorité des items du guide des bonnes pratiques, volonté des auxiliaires d’avoir des procédures et d’être sécurisées dans leur travail » sont autant de raisons qui ont poussé des praticiens à s’engager dans cette démarche qualité. Quant à la certification, cela répondait au souhait de s’inscrire « dans un cadre professionnel identifié, lisible, avec une image et une reconnaissance valorisables, vis-à-vis des tiers », ainsi que d’être « reconnu par rapport au travail effectué », témoignent des confrères.

• Voir aussi La Semaine Vétérinaire n° 1140 en page 40 et n° 1206 en page 24.