Influenza aviaire. Système de surveillance
Actualité
Auteur(s) : Nathalie Devos
Selon les scientifiques, les oiseaux sauvages jouent un rôle dans la dissémination du virus H5N1 hautement pathogène sur de longues distances (son introduction en Russie depuis l’Asie du Sud s’est très probablement faite par ce biais), mais les activités humaines comme l’élevage de volailles et leur commerce sont tout autant impliquées dans la dissémination de la maladie(1). Cela se vérifie particulièrement en Afrique, où aucun indice ne permet d’établir le lien entre les foyers domestiques et les oiseaux sauvages, soulignent certains experts. Toutefois, si les oiseaux migrateurs ont été “partiellement” dédouanés de leur responsabilité dans la diffusion du virus H5N1, du moins dans quelques zones, les spécialistes s’accordent sur la nécessité de combler les lacunes en matière de connaissances scientifiques sur la migration des oiseaux sauvages potentiellement porteurs (et réservoirs ?) de la grippe aviaire (oiseaux aquatiques et limicoles principalement).
Dans ce cadre, des satellites de communication, un réseau informatique et des détecteurs appliqués sur le dos des oiseaux permettraient de suivre en temps réel leurs mouvements lors des migrations annuelles, a suggéré la Food and Agriculture Organisation (FAO) en marge du débat. Ce dispositif de surveillance permettrait de “pister” le virus dont les oiseaux sauvages peuvent être porteurs. D’un coût estimé à 6,8 millions de dollars, il pourrait fournir un système d’alerte crucial pour le virus H5N1 hautement pathogène. Ce plan prévoit la capture de milliers d’oiseaux sauvages avant leur migration, le dépistage des maladies à partir d’échantillons de volatiles et l’équipement de certains avec de minuscules appareils télémétriques, détecteurs de moins de 50 g. Un dispositif de balises radio et de satellites transmettrait ensuite les données par ordinateur aux ornithologues, aux virologistes, aux épidémiologistes, etc., du monde entier. Les scientifiques pourraient ainsi être informés des allées et venues des oiseaux migrateurs quand ils font des haltes pour se reposer. Des équipes mobiles, sur le terrain, testeraient de nouveau les oiseaux “échantillons”. En cas de réaction positive, ils pourraient identifier l’endroit où l’infection s’est produite et la direction vers laquelle elle risque de se disséminer ensuite.
La FAO, avec le concours de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), avait déjà lancé un système d’alerte rapide et d’intervention (GLEWS) visant à suivre certains animaux domestiques et à surveiller la circulation transfrontalière de maladies comme la fièvre aphteuse, la peste bovine ou encore la fièvre de la vallée du Rift. « Mais, jusqu’à présent, la faune et les oiseaux sauvages sont passés à travers les mailles », explique Joseph Domenech, vétérinaire en chef à la FAO. Une petite partie des fonds servant à financer ce projet est déjà disponible, indique l’organisation, mais elle aurait besoin de l’aide de donateurs et des gouvernements pour le rendre pleinement opérationnel.
(1) Conclusions émises lors d’une réunion sur la grippe aviaire coorganisée par la FAO et l’OIE à Rome, les 30 et 31 mai derniers (La Semaine Vétérinaire n° 1228 du 3/6/2006 en page 16). Source : FAO.
Source : http://europa.eu.int (commission européenne)
Les résultats des activités de surveillance de l’influenza aviaire chez les oiseaux sauvages menées dans l’Union durant les dix derniers mois viennent d’être publiés par la Commission européenne et le laboratoire communautaire de référence de Weybridge. Si la collecte de statistiques définitives se poursuit pour la période de février à mai 2006, la Commission estime dès à présent que près de 60 000 oiseaux sauvages ont été soumis à des tests de dépistage durant les quatre derniers mois. 39 000 avaient déjà été testés entre juillet 2005 et janvier 2006. Près de 100 000 analyses de dépistage du virus H5N1 ont donc été réalisées chez des oiseaux sauvages ces dix derniers mois. Les résultats font apparaître que, depuis février 2006, plus de 700 cas de volatiles infectés par la souche asiatique du virus H5N1 hautement pathogène ont été confirmés dans treize Etats membres. Les dernières semaines ont toutefois été marquées par un net recul de l’incidence de la maladie chez les oiseaux sauvages en Europe, note Bruxelles.
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