La situation ressemble à celle de l’an passé à la même époque

Le virus H5N1 hautement pathogène de l’influenza aviaire continue de se propager en Asie, en particulier en Chine, en Indonésie, en Thaïlande, au Cambodge et au Laos, où des foyers ont de nouveau été enregistrés récemment. « D’après les analyses de laboratoire, les récents foyers de grippe aviaire en Asie du Sud-Est seraient dus à des isolats à la fois « anciens » et « nouveaux » du virus H5N1 hautement pathogène [légères mutations, qui s’observent de façon courante chez les virus grippaux], indique un communiqué de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) du 17 août dernier. Le foyer détecté en juillet 2006 dans la province thaïlandaise de Pichit a été causé par la même souche que celle qui circule dans la région depuis 2003-2004. Cela signifie que le virus s’est maintenu dans un réservoir d’oiseaux sauvages et de volailles et indique qu’il est bien endémique dans cette région. En revanche, les isolats des foyers de Nakhorn Phanom (Thaïlande) et de Ventiane (Laos) sont différents, mais semblables aux isolats décelés récemment en Chine du Sud. Cela laisse entendre que le virus s’est propagé de Chine en Thaïlande et au Laos. »

Par ailleurs, le virus H5N1 hautement pathogène continue aussi de poser de sérieux problèmes en Afrique, notamment en Côte d’Ivoire et au Nigeria. Il a en outre été décelé une nouvelle fois en Sibérie, et a officiellement été notifié à l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) par les autorités russes, le 4 août dernier. Un an plus tôt, à quelques jours près, sa détection dans cette partie du monde avait été à l’origine d’un affolement général.

Caucase et Balkans représentent une région à haut risque, selon la FAO

« En Europe, nous estimons que la zone méridionale des Balkans et le Caucase représenteront une région à haut risque pour le H5N1 hautement pathogène dans les mois à venir, déclare par ailleurs Juan Lubroth, chef du système de prévention des maladies transfrontalières à la FAO. La région constitue non seulement un excellent lieu de repos pour les oiseaux migrateurs, et la production avicole y est surtout caractérisée par des élevages ruraux et familiaux peu concernés par la biosécurité et des inspections rigoureuses. » « Du côté de la Roumanie, il est trop tôt pour savoir si la situation s’est stabilisée », ajoute-t-il. L’avenir ne tardera pas à montrer si les événements enregistrés l’an passé à la même époque sont en train de se reproduire.

Appel au partage mondial des informations relatives au virus H5N1 HP

Pour l’heure, il est essentiel de continuer la lutte. Si les organisations internationales, notamment l’OIE et la FAO, exhortent la communauté internationale à se mobiliser en termes de moyens financiers⁽¹⁾ et de renforcement des services vétérinaires dans les pays les plus concernés pour combattre la maladie à sa base, chez les animaux, elles insistent aussi sur la nécessité « cruciale » de partager toutes les informations relatives au virus à l’échelle mondiale. Dans cette optique, le réseau conjoint d’expertise OIE/FAO sur l’influenza aviaire (Offlu) a été créé avec pour principal objectif d’améliorer les connaissances, le suivi et le partage mondial des souches du virus H5N1 entre les laboratoires de santé animale et humaine et les laboratoires de référence, puis de publier les séquences génétiques dans des bases de données accessibles à tous. Lancé en avril 2005, l’Offlu réitère son appel auprès des scientifiques du monde entier pour le partage des souches et des échantillons qu’ils détiennent.

• (1) Dans ce but, une nouvelle conférence internationale aura lieu à Bamako (Mali) du 6 au 8 décembre prochain.