Recommandations. Plus de surveillance, plus d’analyses et moins d’antibiotiques
Actualité
Auteur(s) : Eric Vandaële
A « court terme », l’Afssa veut développer des recommandations sur l’antibiothérapie chez l’animal.
L’Afssa n’a publié que fin juin dernier son long rapport de 214 pages sur l’antibiorésistance chez l’animal et son impact potentiel sur la santé publique, après avoir tergiversé pendant près de deux ans après sa rédaction(1). Courant août, l’agence s’est faite plus prolixe sur son implication en matière d’antibiorésistance et a publié sur son site Internet un « point » qu’elle qualifie de « complet » sur le sujet. Pour la première fois, l’Afssa fait ainsi connaître ses priorités et ses recommandations à court ou long terme (voir tableau).
Pour les praticiens, l’une des principales recommandations est une non-recommandation. L’Afssa réfute la notion d’antibiotiques « critiques » dont l’emploi serait interdit chez l’animal, mais réservé à la médecine humaine. Une telle liste, souhaitée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), est en cours d’élaboration au niveau international depuis déjà plusieurs années. Pour l’agence, cette idée « simpliste » n’est pas pertinente, du fait de la résistance croisée vis-à-vis des différentes molécules d’une même famille et du phénomène de multirésistance à plusieurs familles. Cette approche « conduirait donc à considérer comme “critique” quasiment l’ensemble des antibiotiques disponibles », avec une efficacité qui « reste peu documentée ».
Les trois priorités mises en avant visent à :
- améliorer la surveillance des usages, les données de consommation ou de vente des antibiotiques vétérinaires ;
- renforcer et améliorer la surveillance des résistances, en rendant obligatoire la participation des laboratoires d’analyses à des réseaux de surveillance qui, jusqu’à présent, y participent sur une base volontaire ;
- mieux étudier les conséquences chez l’homme de la résistance chez l’animal pour des bactéries zoonotiques et ubiquitaires.
Sur le dernier point, le rapport indique ainsi qu’« à défaut de s’engager sur cette voie, nous risquerions de rester dans une situation que l’on peut qualifier du « syndrome du lampadaire », c’est-à-dire une situation où l’absence d’éclairage de ces conséquences peut éviter d’y porter attention mais conduire au risque, dans le futur, de découvrir avec retard son importance. L’analyse des conséquences de la résistance doit faire l’objet d’un effort significatif ».
En matière de surveillance, l’Afssa dispose déjà des données fournies sur une base volontaire par les laboratoires pharmaceutiques pour les ventes d’antibiotiques, et certains laboratoires d’analyses pour les résultats d’antibiosensibilité. Désormais, l’agence souhaite s’affranchir de la bonne volonté des fabricants ou des laboratoires d’analyses en rendant obligatoire la déclaration des ventes pour les industriels et la participation aux réseaux de surveillance pour les laboratoires de diagnostic.
Enfin, le développement de recommandations sur l’antibiothérapie, validées et actualisées, est une « priorité à court terme ».
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