La maladie d’amaigrissement du porcelet était au cœur des discussions à Copenhague

Le 19^e congrès de l’International Pig Veterinary Society (IPVS) s’est tenu du 16 au 20 juillet dernier à Copenhague (Danemark). L’un des principaux thèmes était la maladie d’amaigrissement du porcelet (MAP), sujet de préoccupations dans le monde porcin. L’identification du circovirus porcin 2 (PCV2) en tant qu’agent pathogène causal a fait l’objet de plusieurs présentations scientifiques. Béatrice Grasland (AFSS) a rappelé que l’inoculation nasale de DNA de PCV2 “nu” est suffisante pour provoquer une infection chez les porcelets.

Pour sa part, Gordon Allan (DARDNI, Royaume-Uni) a décrit plusieurs expériences d’inoculation avec des isolats récents de PCV2, issus des foyers de MAP au Canada et en Suède, ainsi qu’avec un isolat canadien “ancien” de MAP. Malgré une différence génétique entre les trois isolats, la moitié des porcs inoculés sont tombés malades dans chacun des trois cas. Le chercheur en conclut que, dans ce modèle, aucun isolat de PCV2 avirulent n’a jusqu’à présent été trouvé.

Alexandre Olvera (CRESA, Espagne) a analysé les 148 séquences présentes dans le GenBank en 2005. Il a démontré que deux groupes d’isolats peuvent être isolés. Les virus du groupe G1, dont une majorité de séquences “récentes” (après 2003), ont un nucléotide en moins que les virus du groupe G2. Cependant, aucun lien n’est décelé entre les séquences génétiquement différentes et la classification MAP de l’élevage d’origine.

Patricia Jaros (université de Massey, Nouvelle-Zélande) a quant à elle décrit une étude de terrain expérimentale examinant la transmission de la MAP depuis des porcs atteints vers les porcelets PCV2-potitifs ou négatifs. Elle conclut que, même si la MAP apparaît transmissible aux porcelets sains par contact direct ou indirect, cette transmission se produit indépendamment de leur statut PCV2. Selon elle, il y aurait donc « une forte indication qu’un agent autre que la PCV2 soit la cause essentielle de la MAP ». Toutefois, dans son modèle expérimental, les porcelets sains PCV2-positifs étaient soit exposés à des porcelets “MAP clinique”, soit seulement à leurs déjections. Gordon Allan remarque que cette différence d’exposition suffit à expliquer les résultats de ces expériences, sans nécessairement incriminer un nouveau virus.

Durant le congrès, deux Néerlandais, Arie van Nes, vétérinaire de la faculté d’Utrecht, et Mireille Wulf, médecin en santé publique, ont recueilli plus de cent cinquante écouvillons nasaux et tonsillaires chez des vétérinaires volontaires afin d’obtenir un aperçu de la prévalence européenne de la Methicillin-resistant Staphylococcus aureus (MRSA) parmi les professionnels du porc. En 2004, des études de terrain ont en effet estimé à 26 % le taux d’éleveurs porcins néerlandais porteurs de cette bactérie, au lieu de 0,03 % dans la population générale de ce pays. Les résultats de cette mini enquête de terrain pendant la manifestation seront publiés d’ici à quelques mois.

Le Danemark accueillait pour la seconde fois le congrès de l’IPVS

Le Danemark, l’un des plus grands pays producteurs de porcs au monde (par rapport au nombre d’habitants, soit 5,3 millions), produit quelque 24 millions de porcs par an, 85 % de la viande porcine étant exportée. Par ailleurs, trois cents vétérinaires y travaillent dans la filière porcine, en tant que praticiens, consultants ou salariés de laboratoires d’analyses. Le pays accueillait le congrès pour la deuxième fois, la première rencontre danoise ayant eu lieu voici vingt-six ans. Il était organisé au Bella Center, un palais des congrès moderne (WiFi partout), la réception d’ouverture se déroulant à Tivoli, le parc d’attractions historique situé au cœur de Copenhague. Pour le prochain rendez-vous, les congressistes se réuniront à Durban (Afrique du Sud), du 22 au 25 juin 2008⁽¹⁾. Puis ils prendront la direction de Vancouver, car le Canada a été désigné haut la main comme pays organisateur du congrès 2010.

• (1) www.ipvs2008.org.za