La stéatose doit faire partie du diagnostic différentiel des maladies digestives

Un gonflement dur et douloureux du tissu sous-cutané, en particulier dans la région de l’encolure, de l’aine et dans la zone axillaire, est un signe d’appel de la stéatose généralisée chez le cheval. Cette maladie touche plus particulièrement les jeunes poneys (surtout les shetlands) et les chevaux de races lourdes et rustiques. Toutefois, selon la localisation des tissus adipeux atteints, les signes cliniques ne sont pas toujours pathognomoniques de l’affection.

Des auteurs⁽¹⁾ étudient les symptômes digestifs en présence desquels la stéatose doit faire partie du diagnostic différentiel. Ainsi, les chevaux souffrant de stéatose présentent des signes comme de l’anorexie, une douleur abdominale, de la diarrhée, des fèces fibrineuses et/ou dures, de la fièvre. Ils ne sont pas toujours associés à des lésions sous-cutanées patentes (trois chevaux sur quatorze ne présentent aucune anomalie, onze ont un œdème sous-cutané et cinq seulement un épaississement douloureux de ce tissu). Ces symptômes digestifs sont dus à une inflammation du tissu adipeux intrapéritonéal.

L’alimentation joue un rôle majeur dans la pathogénie de la maladie

Les analyses de sang ne permettent pas de confirmer la maladie en raison de leur manque de spécificité et de constance : anémie, leucocytose ou leucopénie, hypoalbunémie. Une augmentation du taux sanguin d’enzymes hépatiques sanguines est toutefois souvent observée.

L’âge précoce d’apparition de l’affection est en faveur d’un caractère congénital. Elle serait due à une carence en antioxydants, consécutive à un déficit en vitamine E dans le colostrum puis dans l’alimentation du jeune (cas des poulains mis au pré sans supplémentation), ainsi qu’une trop forte concentration en acides gras insaturés dans la ration. L’oxydation des adipocytes pourrait également être provoquée par des maladies inflammatoires intercurrentes.

Les symptômes n’apparaissent que lors des stades avancés de lésion des tissus adipeux. L’inclusion de la stéatose dans le diagnostic différentiel des troubles digestifs permet un diagnostic précoce.

La détection rapide de cette maladie, de pronostic sombre, est essentielle pour agir efficacement, c’est-à-dire instaurer un traitement de l’animal avant les stades incurables et mettre en œuvre des mesures de prophylaxie dans l’élevage (supplémentation alimentaire).

• (1) C.M. de Bruijn et coll. : « Yellow fat disease in equids », Equine Veterinary Education, 2006, n° 1, vol. 18, pp. 38-44.