LES AUXILIAIRES PRENNENT LEUR ENVOL - La Semaine Vétérinaire n° 1238 du 23/09/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1238 du 23/09/2006

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Auteur(s) : Marine Neveux*, Carole Ballin**, Valentine Chamard***

La profession d’auxiliaire vétérinaire évolue. En France, elle se structure et s’organise. Les échelons de qualification sont clairement définis dans la convention collective.

Mais les contours de ce métier sont particulièrement disparates au sein des différents pays européens. Aujourd’hui, la tendance générale est toutefois à une définition de leur domaine d’action s’inscrivant dans un contexte plus large.

L’auxiliaire vétérinaire est reconnu comme un partenaire précieux dans l’exercice quotidien des cliniques. En France, cette profession a évolué et s’est progressivement organisée. Aujourd’hui, l’enseignement dispensé à ceux qui la choisissent prend en considération les différents types de pratique (canine, rurale, équine) et les spécificités de l’exercice (enseignement concernant les Nac par exemple). La formation s’organise et les sessions dispensées sont plus nombreuses. Cette profession, qui a récemment vu la naissance de l’Association française des auxiliaires vétérinaires (Afav), est divisée en cinq échelons de qualification définis dans la convention collective. Ils déterminent les tâches attribuées et les qualifications.

Une attention particulière portée aux auxiliaires non diplômés

Une partie des auxiliaires ne disposent d’aucun diplôme officiel reconnu. L’attention se porte aujourd’hui sur ces salariés au profit desquels plusieurs orientations émergent. La qualification est l’une d’elles. Elle permet de mieux gérer et de fidéliser le personnel, selon l’enquête Phénix (étude réalisée au niveau européen sur les attentes des auxiliaires, notamment en termes de formation). Elle constitue aussi une source de motivation et de performance qui bénéficie aux auxiliaires comme aux praticiens. Dans ce cadre, la validation des acquis de l’expérience (VAE) est aujourd’hui une des voies d’évolution pour le personnel non qualifié des cliniques. Car au-delà de l’évolution vers une qualification supplémentaire se pose aussi la question de la reconnaissance de la compétence.

Le fait de travailler pour plusieurs employeurs permettant de trouver plus facilement du travail dans certaines régions, via un cumul de postes à temps partiel, l’interprofessionnalisation entre les salariés de santé est également étudiée.

D’ores et déjà, la réorganisation de la profession d’auxiliaire a bénéficié, outre d’accord de branche, de la volonté gouvernementale. Employeurs et employés pourraient ainsi mettre à profit les plans “senior” qui s’intègrent dans un contexte européen (les pays du nord étant plus avancés que la France dans l’intégration des “seniors” au monde du travail). La loi va aussi dans le sens de l’égalité des chances et de l’évolution du salarié tout au long du parcours professionnel. De là découle la fin de contrats de qualification au profit de ceux de professionnalisation.

Par ailleurs, l’apprentissage régional reste d’actualité. Lié à la motivation des conseils régionaux et à la taxe d’apprentissage (dont le niveau doit permettre le financement des formations), son intérêt réside dans la possibilité, pour le postulant, de choisir son parcours selon son niveau.

Mais malgré toutes ces pistes, « il ne faut pas que les personnes sans diplôme se retrouvent dans une situation précaire », estime un auxiliaire.

La profession n’est pas reconnue dans tous les pays de l’Union européenne

La situation des auxiliaires est diversifiée en Europe. D’abord parce que le profil de la profession vétérinaire varie d’un pays à l’autre. Ainsi, les confrères belges travaillent majoritairement sans auxiliaire, et ceux qui existent ne bénéficient d’aucune structure dédiée à leur formation professionnelle. Ce constat s’explique également par l’exercice “en solo” majoritaire parmi les praticiens belges. La situation est similaire en Italie, où la profession d’auxiliaire n’est tout simplement pas reconnue, puisqu’elle ne fait l’objet d’aucune formation spécifique. Le plus souvent absent des cabinets, ce personnel est parfois “formé sur le tas” par les vétérinaires. Ces derniers, qui bénéficient d’une main-d’œuvre “bon marché” avec les nombreux étudiants vétérinaires qui effectuent leur stage pratique (le tirocinio), embauchent fort peu d’auxiliaires. La situation en Espagne est également peu structurée.

A l’opposé, les Britanniques ont mis en place un schéma particulièrement développé de cette profession et de ses prérogatives. Il y a outre-Manche presque autant d’auxiliaires que de praticiens ! Cela s’explique notamment par le fait que les confrères britanniques travaillent bien souvent à plusieurs (en moyenne seize personnes par structure). Sous la dénomination “veterinary nurses” sont regroupés au Royaume-Uni des auxiliaires qualifiés ou non, dont l’effectif ne cesse de croître. Ainsi, alors que le nombre de praticiens est resté stable entre 2005 et 2006, celui de nurses qualifiés a augmenté de 20 %. La formation de ce personnel s’effectue dans des centres agréés, les veterinary nurse approved centres, et l’apprentissage est réalisé via une structure qui dépend de l’Ordre des vétérinaires britanniques.

Les auxiliaires anglais peuvent ainsi être amenés à effectuer certaines interventions chirurgicales mineures à condition d’être placés sous la surveillance d’un vétérinaire. Une situation qui est loin de créer l’unanimité parmi les confrères français.

Une réflexion pour définir les tâches dévolues aux auxiliaires vétérinaires

La définition de l’acte vétérinaire, mais aussi des tâches attribuées aux auxiliaires est en cours de réflexion à l’échelle européenne, mais aussi française. Cela ne va pas sans réactions de la part des confrères, notamment ruraux, certains y voyant un risque de dérapage vers la délégation d’actes qui doivent rester dans les attributions des vétérinaires. D’autres soulignent un risque d’exercice illégal ou de dérapage progressif de la formation vers une autre cible. Au milieu de ce débat, les organisations professionnelles et techniques poursuivent leur réflexion.

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