Fièvre catarrhale ovine. Extension de l’épizootie
Actualité
Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet
En revanche, plus d’un millier d’exploitations belges, néerlandaises et allemandes sont affectées.
Depuis le début de l’épizootie, le 17 août dernier, 1 036 foyers de fièvre catarrhale ovine (FCO) ont été détectés dans le nord de l’Europe. Au 20 octobre 2006, la Belgique en dénombrait 403, l’Allemagne 365, les Pays-Bas 263 et la France 5. Dans une note de service datée du 18 octobre, la Direction générale de l’alimentation (DGAL) qualifie la circulation virale d’intense dans le cœur de l’épizootie (pointe de Maastricht, Pays-Bas) et de faible en périphérie. En effet, une grande majorité de foyers apparaissent concentrés dans une zone de l’ordre de 70 à 80 km autour de Maastricht. Par ailleurs, les enquêtes sérologiques conduites dans les élevages atteints de cette zone montrent des taux d’animaux séropositifs allant de 40 à 80 %. Ces données contrastent avec les résultats observés en France, où « la situation est maîtrisée », selon la DGAL. Le dernier foyer a été confirmé dans un élevage bovin laitier de la Meuse, le 13 octobre. Le dépistage est intervenu dans le cadre du contrôle systématique des bovins issus des périmètres interdits de 20 km autour des foyers français. La vache laitière infectée avait quitté, le 5 septembre, son exploitation d’origine, à Sivry-sur-Meuse, pour un autre élevage situé dans le même département. Les autres bovins testés dans les cheptels de provenance et de destination de cet animal positif se sont révélés séronégatifs. Ce cinquième cas, après ceux de Brognon, Tailly, Hierges (Ardennes) et Beaurieux (Nord), a conduit la France à modifier le zonage déjà en place(1). Au total, seize départements sont aujourd’hui placés en zone réglementée.
Plus de 80 suspicions cliniques ont été déclarées par les praticiens aux directions départementales des services vétérinaires (DDSV), dans 36 départements. Par ailleurs, une enquête sérologique a été effectuée au sein des périmètres interdits des quatre premiers foyers français. 115 exploitations ont été sélectionnées. Tous les résultats obtenus (plus de 95 %) se sont révélés négatifs.
Une recherche des animaux issus des périmètres interdits délimités en France, en Allemagne, en Belgique et aux Pays-Bas a également été effectuée. Les animaux, plus de 4 500 au 16 octobre, ont été soumis à un contrôle sérologique et virologique en cas de résultat positif. Ce contrôle a permis d’identifier six bovins infectés, introduits dans des départements français indemnes ou réglementés : deux bovins adultes séropositifs non virémiques d’origine belge introduits le 22 juillet dans une exploitation de Seine-Maritime, un taurillon séropositif et virémique d’origine belge introduit le 22 août dans une exploitation des Deux-Sèvres, un veau séropositif et virémique d’origine allemande introduit le 16 août dans un élevage du Maine-et-Loire, une vache séropositive et virémique d’origine française introduite le 5 septembre dans une exploitation de la Meuse et un veau séropositif et virémique d’origine allemande introduit le 3 août dans une ferme d’Ille-et-Vilaine. « Dans chacune de ces cinq situations, une enquête sérologique a été réalisée chez l’ensemble des animaux situés dans la même unité d’élevage (…). 845 bovins “contacts” ont ainsi été testés négatifs, témoignant de l’absence de circulation locale de la maladie dans les élevages de destination », explique la DGAL.
Selon elle, ces introductions ponctuelles d’animaux infectés en zone indemne sont à distinguer des cas identifiés dans les départements des Ardennes, de la Meuse et du Nord, pour lesquels une transmission vectorielle du virus est avérée. Les cas “importés”, infectés sur leur lieu d’origine, n’ont pas entraîné de diffusion de la maladie. « Le dossier a donc pu être clos après l’abattage des animaux infectés afin de supprimer la source éventuelle de diffusion virale », ajoute la DGAL. Aucune mesure de zonage n’a ainsi été appliquée dans ces cas.
(1) Voir le site du ministère de l’Agriculture (www.agriculture.gouv.fr).
Le virus responsable de l’épizootie nord-européenne est de sérotype 8. Déjà isolé en Afrique, il n’avait jamais été identifié dans le nord de l’Europe. Par ailleurs, le laboratoire de référence de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) de Teramo (Italie) a identifié l’insecte vecteur probablement en cause. Il s’agit de Culicoides dewulfi, qui appartient au complexe obsoletus. Le moucheron est d’origine européenne, contrairement à Culicoides imicola, responsable des foyers “méditerranéens” qui, lui, est d’origine africaine. Cela fait craindre aux autorités sanitaires une installation durable de la maladie. L’épizootie actuelle de blue tongue se caractérise par une atteinte préférentielle des bovins, habituellement peu sensibles. Les signes cliniques décrits sont des œdèmes et des ulcérations buccales ou nasales, des boiteries, de l’œdème et un érythème de la mamelle. En France, seulement deux bovins ont présenté des symptômes de la maladie.
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