Axes de recherche sur les zoonoses
À la une
Auteur(s) : N. D.
Face au vaste besoin de données, de connaissances et de surveillance en termes de zoonoses, d’expertise de laboratoires, de recherche, de formation et de communication, l’Institut de veille sanitaire (InVS) a créé, en 2000, un groupe de travail multidisciplinaire dont l’objectif était de définir les actions prioritaires. Dans ce but, Isabelle Capek et son équipe ont résumé la méthodologie de la définition des priorités et les principales actions mises en œuvre au cours de la période 2000-2005, grâce à des experts intervenant en santé publique humaine et vétérinaire(1). Ce travail a montré l’importance d’intégrer l’ensemble des intervenants dès le début du processus de lutte.
Dans une première phase, à partir d’une liste établie par l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), les experts ont retenu trente-sept zoonoses autochtones, avec ou sans vecteur, pour lesquelles la transmission n’est pas strictement alimentaire (voir tableau). Ces trente-sept affections ont fait l’objet d’un classement pour la réalisation d’actions ciblées ultérieures selon :
- l’importance de la maladie humaine évaluée à travers plusieurs critères (incidence, prévalence, mortalité, sévérité, létalité, potentiel épidémique, existence de mesures de contrôle et de prévention) ;
- l’importance de la maladie animale, indispensable pour estimer son impact chez l’homme (surveillance, programmes de contrôle chez les animaux domestiques et sauvages) ;
- l’existence d’un programme de surveillance humaine et animale à un niveau européen et mondial.
Dans une autre phase, les experts ont évalué les besoins théoriques pour contrôler et prévenir ces zoonoses (connaissances épidémiologiques humaines et animales, mécanismes d’alerte précoce pour les détecter et expertise de laboratoire sur les volets humain et animal).
Ces réflexions ont abouti à une liste d’actions à mettre en œuvre. Les premières concernent le domaine de la formation/information :
- élaborer des fiches réalisées par des spécialistes pour améliorer la formation des médecins, pour certaines zoonoses en particulier (leptospirose, rage des chiroptères, maladie de Lyme) ;
- réaliser des brochures à destination du grand public en ciblant soit une zone géographique (virus West Nile en Camargue, hantavirus dans l’est de la France par exemple), soit la population particulièrement exposée (personnes pratiquant les loisirs d’eau douce pour la leptospirose, chiroptérologues pour la rage etc.).
Le deuxième type d’actions à mettre en œuvre concerne l’amélioration de la surveillance des zoonoses chez l’homme. A cet égard, la création de nouveaux centres nationaux de référence (CNR) pour la brucellose, le charbon, la maladie de Lyme et la tularémie, par exemple, ainsi que le renouvellement de CNR existants ont permis de définir des missions de surveillance spécifiques. Mais les experts suggèrent la mise en place de nouveaux systèmes de surveillance (hantavirus au niveau national, West Nile en Camargue, maladie de Lyme en Alsace, etc.), qui pourraient être évalués après un an de fonctionnement pour juger de la nécessité de les pérenniser ou de les modifier.
Le troisième axe de recherche concerne le lancement d’études spécifiques à l’aide de données épidémiologiques animales et humaines, comme :
- le risque de transmission de Brucella suis biovar 2 pour les personnes en contact avec des foyers porcins ;
- le nombre de souches de mycobactéries atypiques identifiées par les laboratoires ;
- le problème lié aux nouveaux animaux de compagnie (NAC) pouvant introduire des agents exotiques en France ou être à l’origine de l’émergence ou de la recrudescence de certaines zoonoses (comme la peste).
L’InVS souligne que l’ampleur infinie des besoins et des actions envisageables impose de continuer ce processus de définition des priorités au fil du temps.
Nouveau : Découvrez le premier module
e-Learning du PointVétérinaire.fr sur le thème « L’Épanchement thoracique dans tous ses états »
L’ouvrage ECG du chien et du chat - Diagnostic des arythmies s’engage à fournir à l’étudiant débutant ou au spécialiste en cardiologie une approche pratique du diagnostic électrocardiographique, ainsi que des connaissances approfondies, afin de leur permettre un réel apprentissage dans ce domaine qui a intrigué les praticiens pendant plus d’un siècle. L’association des différentes expériences des auteurs donne de la consistance à l’abord de l’interprétation des tracés ECG effectués chez le chien et le chat.
En savoir plus sur cette nouveauté
Découvrir la boutique du Point Vétérinaire
Retrouvez les différentes formations, évènements, congrès qui seront organisés dans les mois à venir. Vous pouvez cibler votre recherche par date, domaine d'activité, ou situation géographique.
Recevez tous les jours nos actualités, comme plus de 170 000 acteurs du monde vétérinaire.
Vidéo : Comment s'inscrire aux lettres d'informations du Point Vétérinaire