La tortue boîte préfère un environnement enrichi

Une étude américaine⁽¹⁾ étudie l’influence des conditions de captivité sur le bien-être de la tortue boîte en captivité⁽²⁾. Cette tortue, originaire d’Amérique du Nord, mesure une douzaine de centimètres de diamètre à l’âge adulte. Elle est souvent détenue en tant qu’animal de compagnie. Omnivore à tendance carnivore, elle creuse des galeries dans les débris végétaux, où elle peut se dissimuler plusieurs jours, voire plusieurs semaines.

Sous ses dehors placides, la tortue donne l’impression d’être adaptable et tolérante vis-à-vis de la captivité. C’est d’ailleurs l’une des principales raisons de son succès croissant en tant qu’animal de compagnie. Pourtant, son comportement est largement fondé sur des conduites innées (les petits ne font l’objet d’aucune éducation parentale ni apprentissage social). Autrement dit, la tortue pourrait être, contrairement aux apparences, peu tolérante et peu adaptable aux conditions de captivité qui ne respectent pas ses besoins comportementaux.

Les tortues qui participent à l’étude sont réparties en deux groupes. Le premier est placé dans un environnement pauvre (cage recouverte de papier, simplement garnie d’une coupelle d’eau). Le deuxième vit dans un environnement enrichi (litière de 2 à 3 cm, copeaux de papier, abri, coupelle d’eau). Au début et à la fin de l’étude, les tortues sont soumises à un test de préférence entre un environnement enrichi et un environnement appauvri : elles sont placées dans une cage constituée de deux compartiments communicants (l’un enrichi, l’autre appauvri).

Un enrichissement du milieu de vie favorise le bien-être des animaux

Les tests de préférence effectués en début et en fin d’étude indiquent que les tortues des deux groupes passent 90 % du temps dans le compartiment enrichi.

Une numération-formule est réalisée au bout d’un mois. Elle indique que le ratio neutrophiles/lymphocytes des animaux placés dans les conditions enrichies est fortement diminué par rapport à celui des tortues qui vivent en conditions appauvries.

Or, selon plusieurs travaux effectués chez les tortues et d’autres espèces (les volailles par exemple), l’augmentation de ce ratio est un indicateur de stress. Les auteurs en concluent que les tortues “enrichies” sont moins stressées que leurs congénères. Ce résultat indique également que les conditions de captivité influencent la fonction immunitaire.

Un environnement enrichi permet aux tortues d’exprimer davantage de comportements naturels, comme creuser le sol, se cacher, etc. Mais, surtout, les tortues “enrichies” présentent beaucoup moins de comportements s’apparentant à des tentatives d’échappement (grimper aux parois, gratter les parois, déambuler au contact d’une paroi, etc.) que leurs congénères placées en conditions appauvries.

Cette étude indique qu’un minimum d’aménagements permet de réduire le stress et donc d’améliorer le bien-être de ces reptiles.

• (1) B.C. Case et coll. : « The physiological and behavioural impacts of and preference for an enriched environment in the eastern box turtle (Terrapene carolina carolina) », Appl. Anim. Behav. Sci., 2005, vol. 92, pp. 353 – 365.

• (2) La tortue boîte (Terrapene carolina) est classée en annexe B dans le règlement européen sur la circulation des animaux vivants. Cela implique que son importation est possible, mais qu’elle nécessite des permis d’exportation et d’importation.