Deux mille vétérinaires pour animaux de compagnie se sont réunis à Prague

Quelque 2 000 congressistes, parmi lesquels 90 conférenciers, venus de 78 pays, se sont rendus à Prague pour assister au congrès joint de la WSAVA, de la Fecava et de la CSAVA⁽¹⁾ du 11 au 14 octobre dernier. Ils auraient même été 2 500, comme l’a annoncé Jiri Beranek, président du comité organisateur, lors de la cérémonie d’ouverture.

Le Chien Bleu, outil éducatif de prévention de morsures de chiens chez l’enfant

A Prague, l’initiative Blue Dog (chien bleu), un outil de prévention de morsures de chiens chez le jeune enfant, a été lancée officiellement. Des conférences autour du thème « le chien mordeur et l’enfant » ont été présentées au cours de deux demi-journées. Contrairement à la couverture médiatique souvent excessive (accusant le plus souvent des rottweilers, des pitbulls ou d’autres “races d’attaque”), la grande majorité des morsures chez le jeune enfant surviennent à la maison et concernent le chien de la famille. Dans la plupart des cas, la morsure est précédée d’une interaction entre le chien et l’enfant. C’est là la conclusion des études sur les circonstances des morsures de chiens chez l’enfant en Belgique, menées par notre consœur Tiny De Keuster, praticienne et comportementaliste belge. La solution évidente semblait alors d’apprendre aux enfants (et à leurs parents) à reconnaître les situations potentiellement “à risque” et à se comporter de façon sûre. L’idée d’un outil éducatif est alors née.

Nommé le Blue Dog, l’outil consiste en un cédérom interactif à destination des jeunes enfants (trois à six ans), accompagné d’un guide explicatif pour les parents. Sous la forme d’un jeu (sans paroles), l’enfant apprend des leçons importantes. Plusieurs petites histoires animées montrent des situations conflictuelles du quotidien – le chien essaye de manger la glace de l’enfant, l’enfant veut faire un bisou à son chien qui dort, le chien s’empare du jouet préféré de l’enfant – que l’enfant doit “résoudre” en choisissant l’une des deux options proposées : l’une est sûre (par exemple appeler un parent, laisser le chien tranquille) et l’autre plus risquée (repousser le chien, récupérer le jouet). Le bon choix est récompensé par une petite histoire supplémentaire.

Les résultats des études qui ont examiné l’efficacité de ce cédérom, présentés au congrès par Kerstin Meints, pédopsychologe de l’Infant Lab, à l’université de Lincoln, confirment un apprentissage positif dans le groupe d’âge ciblé (trois à six ans). Plus de renseignements sont disponibles au www.thebluedog.org

L’influenza aviaire et le rôle du praticien canin ont été évoqués

Une mise à jour sur le rôle du chat et le risque pour la santé publique de l’influenza aviaire a été présentée par Marian Horzinek (Pays-Bas). Des infections naturelles parle H5N1ont jusqu’alors été observées chez des carnivores, dont les guépards, les tigres, les civettes (principalement dans des zoos et les marchés en Asie)… et les chats. « En tant que vétérinaire, vous êtes parmi les premiers à être au courant d’une mortalité massive chez les oiseaux sauvages ou les volailles ; vous êtes les premiers à observer les signes cliniques chez le chat et vous êtes les personnes indiquées pour faire des prélèvements pour une analyse au laboratoire », a-t-il souligné. Les chats ne sont pas seulement plus sensibles au virus que les chiens – un seul cas canin a été rapporté indirectement –, mais ils sont plus doués pour la chasse aux oiseaux (« surtout les oiseaux malades ! »). Les praticiens sont donc les personnes clés pour conseiller les propriétaires de chats, les clients et même le médecin traitant en cas de suspicion, a rappelé notre confrère. Une condition absolue pour une suspicion sérieuse : le chat doit vivre dans une région où la présence du virus H5N1 a été confirmée. Dans ce cas, les facteurs de risque sont l’accès à l’extérieur, un contact proche avec la volaille ou les oiseaux sauvages et l’ingestion de viande de volaille crue ou d’oiseaux morts. Pour des recommandations détaillées, le professeur Horzinek a cité les directives établies par le Conseil consultatif des maladies félines (ABCD)⁽²⁾.

Le prochain congrès Fecava aura lieu à Dubrovnik (Croatie), du 28 mars au 1^er avril prochain, tandis que le congrès 2007 de la WSAVA se tiendra à Sydney (Australie), du 19 au 23 août.

• (1) Respectivement : l’Association mondiale de vétérinaires pour petits animaux, la Fédération européenne d’associations vétérinaires pour animaux de compagnie et l’Association tchèque des vétérinaires pour animaux de compagnie.

• (2) www.abcd-vets.org