Maladie des ruminants. La fièvre catarrhale ovine marque un ralentissement
Actualité
Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet
Avec le refroidissement, l’épizootie de fièvre catarrhale ovine semble évoluer favorablement. Le nombre de nouveaux cas diminue. La France compte six foyers.
Le pic de l’épizootie de blue tongue qui sévit dans le nord de l’Europe est-il derrière nous ? L’évolution du nombre de foyers déclarés le laisse penser. « Les dernières données suggèrent que le nombre de nouveaux cas de fièvre catarrhale ovine se stabilise en Belgique et aux Pays-Bas, alors qu’il diminue en Allemagne, estime l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) dans un bulletin daté du 13 novembre dernier(1). Les prochaines semaines confirmeront ou pas cette tendance qui va dans le sens d’une modification de la dynamique de l’épidémie. » Au 9 novembre dernier, 590 foyers étaient comptabilisés en Belgique, contre 409 aux Pays-Bas. Le 7 novembre, l’Allemagne en dénombrait 630. La France vient, quant à elle, de confirmer un sixième foyer, à Bondues, dans le Nord. Il a été détecté dans le cadre de l’enquête sérologique réalisée au sein des périmètres français interdits.
L’épizootie sévit depuis le 17 août. Une recrudescence du nombre de cas a été observée à partir de fin septembre, sans doute liée à une hausse des températures ( voir graphique ci-contre). Celle-ci a été favorable à la multiplication du vecteur de la maladie, un moucheron du genre Culicoides, probablement Culicoides dewulfi, qui appartient au complexe obsoletus, selon le laboratoire de référence de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE) de Teramo (Italie)(2). Le virus en cause est de sérotype 8, qui n’avait jamais été identifié en Europe du Nord.
Selon l’autorité européenne, la répartition des cas révèle trois zones à forte densité (voir carte ci-dessus). La première correspond à un secteur de 70 à 80 km autour de Maastricht, à la jonction des territoires belges, allemands et néerlandais. La deuxième se situe à l’ouest de la Belgique et la troisième en Allemagne, dans la région du Bergisches Land. L’affection s’est propagée le long de l’axe est-ouest formé par ces trois clusters, beaucoup plus au nord qu’au sud. L’une des particularités de l’épizootie est qu’elle affecte à la fois les ovins et les bovins. En Belgique et aux Pays-Bas, une majorité de troupeaux ovins sont touchés, contrairement à l’Allemagne. « Cela pourrait être lié aux densités d’animaux », estime l’AESA. Dans le nord de la France, l’infection ne concerne pour l’instant que des bovins.
L’autorité souligne plusieurs biais quant à l’interprétation du nombre de foyers comptabilisés. Tout d’abord, il se peut que certains animaux infectés, tels que les bovins, ne manifestent pas de symptômes de la maladie. Par ailleurs, des animaux cliniquement atteints pourraient ne pas avoir été détectés par l’éleveur, soit parce qu’ils ont guéri rapidement, soit par l’absence de surveillance quotidienne, comme dans les élevages ovins extensifs. Enfin, certains éleveurs pourraient choisir de ne pas déclarer leurs cas, de manière à se soustraire aux mesures réglementaires de limitation des mouvements mises en place dans les troupeaux infectés. En effet, la confirmation d’un foyer de blue tongue entraîne une mise sous interdit de l’exploitation atteinte, via un arrêté préfectoral portant déclaration d’infection. Par ailleurs, elle occasionne la délimitation d’une zone de protection, d’un rayon de 100 km autour du foyer, et d’une zone de surveillance, d’un rayon de 150 km, à partir et au sein desquels les mouvements des animaux, des semences, des ovules et des embryons sont limités et soumis à conditions.
En France, les zones réglementées vis-à-vis de la maladie ont été modifiées le 10 novembre dernier(3). L’arrondissement de Saverne (Bas-Rhin) devient une zone de protection, de même que la totalité du département de la Moselle. Les arrondissements de Wissembourg, Haguenau, Strasbourg-Campagne, Strasbourg-Ville, Sélestat-Erstein et Molsheim (Bas-Rhin) passent en zone de surveillance, de même que l’arrondissement de Ribeauvillé (Haut-Rhin) et la totalité du département des Vosges. Cette modification des zones réglementées fait suite à la découverte d’un foyer allemand de blue tongue à une centaine de kilomètres de la frontière française.
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