La prévalence des ulcères gastriques serait augmentée en cas d’entérite proximale

La prévalence des ulcères gastriques chez les chevaux adultes varie selon la race et l’activité. Elle oscille entre 17 % (chevaux d’origines diverses soumis à un examen post-mortem) et 100 % (chevaux de course), d’après différentes études.

Parmi les chevaux qui présentent des ulcères gastriques à l’endoscopie, seulement un tiers montrent des signes cliniques compatibles avec cette affection, à savoir une perte de poids, une baisse de performance, un appétit variable, une modification du comportement et/ou des coliques récurrentes. En 2000, une étude a mis en évidence l’existence d’une association entre les syndromes de colique et la présence d’ulcères gastriques. D’ailleurs, ces derniers sont plus nombreux chez les chevaux atteints de lésions qui impliquent le gros intestin plutôt que le petit intestin.

Les objectifs des auteurs étaient de déterminer la prévalence des ulcérations gastriques chez des chevaux en colique, d’évaluer une éventuelle différence de prévalence entre les animaux nécessitant un traitement médical ou un traitement chirurgical de la colique et de vérifier l’existence d’une association entre la présence d’ulcères gastriques et une lésion digestive particulière.

Pour cela, une étude prospective chez cent chevaux de races et d’activités diverses a été conduite. Ils ont subi une gastroscopie à l’admission ou une laparotomie exploratrice vingt-quatre heures après. La présence d’ulcères de la portion non glandulaire a été notée, et leur sévérité évaluée sur une échelle de 0 à 3. La durée de l’épisode de colique, l’utilisation d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) et la présence de reflux gastrique ont aussi été répertoriées.

49 % des chevaux en colique hospitalisés présentent des ulcères gastriques

Une prévalence modérée d’ulcères gastriques est mise en évidence, puisque 49 % des chevaux en colique hospitalisés présentent ces lésions. Cette prévalence est significativement plus élevée chez les chevaux qui ont subi un traitement médical conservateur (63 % des cas) par rapport aux chevaux traités chirurgicalement (37 % des cas). De plus, une tendance statistique se dégage concernant une prévalence augmentée des ulcères gastriques chez les chevaux atteints d’entérite proximale. Cela pourrait s’expliquer par le jeûne prolongé infligé aux chevaux, les intubations naso-gastriques répétées, ainsi que la maladie elle-même, susceptible d’induire une gastrite. Dans cette étude, le diagnostic d’entérite proximale reposait sur la présence d’un reflux gastrique pendant vingt-quatre heures sans lésions intestinales identifiées expliquant ce reflux.

Ces chiffres ne reflètent pas forcément la réalité dans la mesure où la portion glandulaire de l’estomac n’a pas été évaluée par gastroscopie pour des raisons de vidange stomacale inadéquate.

En outre, la population de l’étude comportait 56 % de pur-sang. La prévalence des ulcères gastriques pouvait donc être reliée davantage au type d’activité sportive qu’au type de colique.

D’autres études sont nécessaires pour confirmer cette prévalence, et évaluer notamment le lien entre l’apparition d’ulcères gastriques chez les chevaux hospitalisés pour coliques, le degré de douleur et la durée de l’hospitalisation.

• (1) S.A. Dukti, S. Perkins, J. Murphy, B. Barr, R. Boston, L.L. Southwood, W.B. Bernard : « Prévalence of gastric squamous ulceration in horses with abdominal pain », Equine Veterinary Journal, 2006, vol. 38, n° 4, pp. 347-349.

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• 6 - X. d’Ablon : « Les ulcères gastriques chez le cheval adulte », Pratique Vétérinaire Equine, 2001, vol. 33, numéro spécial “le cheval maigre”, pp. 41-48.