Entre nous
QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Auteur(s) : Valentine Chamard
Il est désormais possible d’espacer la vaccination CHP(1) tous les trois ans. Même si elle demeure annuelle pour d’autres valences (leptospirose, rage, piroplasmose, etc.), l’éventualité d’une vaccination triennale systématisée chez le chien constitue une source d’inquiétude pour nombre de praticiens, dont une grande part du chiffre d’affaires est induit par l’acte vaccinal.
Le protocole vaccinal reste, bien entendu, fixé par le vétérinaire, d’autant que le vaccin en question peut être réalisé tous les ans sans danger pour l’animal et que la vaccination annuelle contre la rage et la leptospirose n’est pas remise en question. Ce protocole peut, par exemple, dépendre du contexte épidémiologique, du mode de vie de l’animal, de la gestion de la clientèle, de l’avis du praticien sur la persistance d’immunité, etc.
Toutefois, la question de “l’éducation” du propriétaire vis-à-vis de cet acte est posée. Pour la plupart des consœurs et des confrères, la vaccination est, depuis longtemps, un prétexte à la visite annuelle. C’est la raison pour laquelle près des trois quarts de ceux qui ont répondu au sondage soumis sur le site Planete-vet ne comptent pas changer leurs habitudes en termes de visite vaccinale. Certains voient même d’un bon œil l’espacement des vaccins, à condition de maintenir des visites régulières, le budget annuel consacré à la vaccination par les propriétaires pouvant être mis à profit pour la réalisation d’examens complémentaires, même si d’autres estiment que « ce serait peine perdue pour beaucoup de clients vite démotivés ». L’accent est alors mis sur le dépistage précoce de certaines affections, à condition de consultations périodiques (tumeurs mammaires, exploration d’une polyuro-polydipsie, état bucco-dentaire, analyses sanguines, etc.). Après tout, la notion de check-up n’est-elle pas assimilée et acceptée en médecine humaine ? Pour cela, les moyens “d’éducation” de la clientèle sont nombreux : carte de relance vaccinale remplacée par une carte de visite annuelle, proposition de bilans de santé systématisés selon l’âge de l’animal, consultation à prix unique, etc. L’American Veterinary Medical Association (Avma) promeut outre-Atlantique le bien-fondé d’une visite semestrielle de bonne santé et propose des exemples de programmes de consultation(2). Certains vétérinaires estiment que « les confrères devront rester cohérents entre eux » et que « la conduite à tenir dépendra de la communication médiatique réalisée auprès du grand public, notamment par les laboratoires ». La question de la réelle incidence économique pour le client et le vétérinaire reste toutefois posée…
(1) Maladie de Carré, hépatite de Rubarth et parvovirose.
(2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1240 du 7/10/2006 en page 32.
Un discours cohérent
Lors de mes rappels pour vaccins, je convoque les clients à « un contrôle périodique et un vaccin ou autre ». Je formulais ce « contrôle périodique » depuis un an et l’effet escompté était bien maigre chez la clientèle. Depuis que mes auxiliaires, à chaque fois qu’un client demande un rendez-vous pour « un vaccin », le corrigent gentiment par « contrôle périodique et vaccin », j’observe que les propriétaires commencent aussi à utiliser ces termes. Ce n’est que par un discours cohérent et unique (documents, téléphone, vétérinaires et employés) de la clinique que nous pouvons donc changer un fait établi dans l’esprit de nos clients.
Alain von AllmenNe ternissons pas notre image
Il devrait subsister, pour l’instant, des vaccinations à rappel annuel comme la rage, la leptospirose du chien et la leucose du chat. Les visites annuelles vont donc rester de mise sauf, peut-être, pour les chats confinés en appartement chez qui la vaccination contre la leucose est moins nécessaire. Dans un but purement financier et pour un gain minime, pourrions-nous “masquer” à nos clients, qui s’informent de plus en plus via l’Internet, entre autres, ces modifications de protocole de vaccination sans prendre le risque de ternir l’image de notre profession ?
Philippe CoureauDu temps et de l’écoute
“L’acquis annuel” que représente la vaccination vient du travail de persuasion des générations précédentes dans un contexte épidémiologique sans doute plus préoccupant. De nos jours, il me semble important de s’attarder sur l’analyse et la synthèse d’éléments comme l’état général de l’animal (poids, qualité du pelage, etc.) et le comportement (hiérarchie, hyperattachement, malpropreté, intérêt de la stérilisation, etc.) pour donner à cette consultation vaccinale un relief incontournable… même sans vaccin. De nombreux praticiens le font déjà. Cela demande du temps et de l’écoute. N’est-ce pas, avant tout, ce que demandent nos clients ?
Catherine DecNouveau : Découvrez le premier module
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