Exercice professionnel. L’UEVP vient de tenir son assemblée générale à Bruxelles
Actualité
Auteur(s) : Marine Neveux
Le 15 novembre dernier, l’Union européenne des vétérinaires praticiens (UEVP) a abordé notamment l’acte vétérinaire, le paquet hygiène, l’enseignement, etc.
L’exercice était au cœur des discussions lors de l’assemblée générale de l’Union européenne des vétérinaires praticiens (UEVP), le 15 novembre dernier, en premier lieu avec la poursuite de la réflexion sur la définition de l’acte vétérinaire au niveau européen. Le texte, arrivé à maturité, « est adopté sur le principe », a expliqué Christophe Buhot, président de l’UEVP. Certains éléments sont en cours d’intégration, comme l’ajout des animaux sauvages à la liste des espèces auxquelles s’applique l’acte vétérinaire. « Nous allons aussi être plus précis dans les définitions des actes qui peuvent être réalisés par les auxiliaires. Ce travail complète celui qui est effectué par les instances et les associations professionnelles en France », a-t-il précisé. L’adoption complète du texte pourrait intervenir dans les prochains mois. Les autres sections de travail de la Fédération des vétérinaires européens (FVE)(1), à laquelle appartient l’UEVP, apportent également leur contribution à la définition de l’acte vétérinaire européen. Cela permettra d’aboutir à une position complète des différentes facettes de la profession.
A l’occasion de cette assemblée, les représentants anglais ont par ailleurs présenté le mode de reconnaissance des auxiliaires au Royaume-Uni. Ces derniers sont enregistrés par le Royal College of Veterinary Surgeons (RCVS, Ordre des vétérinaires britanniques). En revanche, aucune régulation par un numerus clausus n’existe outre-Manche. Par ailleurs, le modèle britannique “va loin” dans la délégation des actes vétérinaires. Or il devrait se conformer aux recommandations de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE).
La dernière conférence sur la politique communautaire de santé animale et le rôle des vétérinaires, qui a permis de mettre en exergue le paquet hygiène, a également été évoqué à l’occasion de cette assemblée. « Nous souhaitons que chaque Etat membre vérifie que le paquet hygiène est mis en place dans sa législation et que le vétérinaire praticien en soit le premier garant, comme le précise la directive », a expliqué Christophe Buhot. En effet, à l’heure actuelle, certains pays ont retranscrit les directives européennes, d’autres non. Or l’application du paquet hygiène est essentielle et conditionne l’avenir des productions animales. Elle devrait être précise et pratique. Dans ce contexte, les praticiens ont un rôle pédagogique et de partenaires privilégiés avec l’éleveur.
L’UEVP a adopté une position claire sur la définition de l’enseignement vétérinaire. Elle confirme en effet que l’obtention du diplôme nécessite un cursus de cinq ans au minimum. Dans le processus de Bologne, qui institue le titre de « bachelor », ce dernier correspond à trois ans d’études. L’UEVP est formelle et refuse totalement que le titre de vétérinaire, ainsi que la capacité d’exercer soient accordés avec seulement trois ans d’enseignement vétérinaire. Par ailleurs, les Anglais rencontraient des soucis avec ce terme, qui correspond outre-Manche à un titre universitaire. Il convenait donc de lever toute ambiguïté. En outre, tout diplôme vétérinaire doit être obtenu dans une école ayant été auditée par l’Association européenne des établissements d’enseignement vétérinaire (AEEEV).
La qualification vétérinaire a de nouveau fait l’objet de discussions, avec l’intervention des membres de l’European Society of Feline Medicine (ESFM), qui ont présenté les conclusions de leurs travaux. Ceux-ci sont totalement dans l’esprit de la position adoptée par l’UEVP et la FVE sur les vétérinaires dont la compétence est reconnue dans une espèce. Rappelons que la qualification existe déjà dans plusieurs pays européens (un vétérinaire peut ainsi être reconnu « qualifié » dans un domaine).
La démarche Blue dog vise la prévention des morsures canines chez les jeunes enfants. Elle était présentée par notre consœur Tiny De Keuster lors de la réunion de l’UEVP. La méthode confronte l’enfant à plusieurs situations qu’il peut rencontrer en présence d’un chien et a ainsi pour objectif de prévenir les attitudes ou les situations à risque. Cette démarche a été validée par des études en psychologie chez le jeune enfant.
« L’UEVP a décidé de soutenir cette démarche, d’en faire la promotion et de chercher des fonds européens afin d’en assurer la diffusion et la traduction », a témoigné Christophe Buhot. Cette initiative s’adresse à la fois aux plus jeunes, mais aussi aux parents, afin qu’ils leur viennent en aide. Ce projet a reçu le soutien, entre autres, de la Fecava (en particulier de son ex-président, Ray Butcher).
L’identification reste un sujet de préoccupation, toutes espèces confondues. « Il est nécessaire d’harmoniser les registres et de pouvoir créer des interconnexions entre les bases d’enregistrement », a insisté Christophe Buhot.
D’autres sujets ont aussi été abordés au cours de l’assemblée générale, comme le dispositif concernant les produits essentiels pour le traitement des équidés et les critères d’exemption en matière de règles générales de prescription pour les animaux de production. La réflexion au niveau européen sur un code vétérinaire de bonnes pratiques a également été évoquée. Il pourrait être séparé en deux entités : un code de déontologie européen et un autre de bonnes pratiques. Le groupe de travail sur les statutory bodies, actuellement dirigé par notre confrère Christian Rondeau (Conseil supérieur de l’Ordre), va dans le sens des préconisations de l’OIE, qui plaide pour qu’une autorité compétente joue un rôle de contrôle au niveau des Etats membres.
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