Entre nous
QU’EN PENSEZ-VOUS ?
Auteur(s) : Jean-Pascal Guillet
Les rapports de concurrence sont inhérents à l’exercice libéral. Néanmoins, l’Ordre des vétérinaires impose qu’il se fonde sur des règles loyales. Selon l’article R.(1)242-47 du Code de déontologie, « le vétérinaire doit s’abstenir de tout acte de concurrence déloyale à l’égard de ses confrères ». Il convient de respecter une limite. L’une des sources des problèmes entre voisins est souvent la perception, variable, de l’emplacement de cette limite. Cet aspect est d’autant plus important que pour plus d’un tiers des praticiens (37,5 %), la concurrence avec d’autres membres de la profession est un aspect majeur dans le cadre de leur exercice, selon les résultats d’un sondage réalisé sur Planete-vet. Il est mineur et inexistant pour respectivement 56 % et 6,4 % d’entre eux. Cela rejoint les résultats d’un précédent sondage dans lequel les praticiens qualifiaient les relations avec leurs voisins de concurrentielles (45,2 %), avant de les trouver confraternelles (42 %)(1). Même si la spécialisation permet d’éviter que les confrères et les consœurs ne marchent trop fréquemment sur les mêmes plates-bandes. « De plus en plus de vétérinaires se spécialisent. Nos clientèles embrassent alors des segments de marché différents », constate ainsi un praticien canin.
Cette complémentarité est à la base du système du référé, qui implique une confiance envers le praticien auquel le vétérinaire “envoie” ses clients. En pratique canine, cette façon de faire est courante. En rurale, en revanche, les praticiens n’osent pas, ne pensent pas ou encore ne souhaitent pas recourir à un confrère, la raison en est sans doute un frein psychologique. Mais leur réserve vient également de la peur qu’un concurrent potentiel mette les bottes dans l’un de leurs élevages.
Un manque de communication nourrit cette réticence et peut exacerber un climat concurrentiel. Un climat qui s’améliorerait avec la distance. En effet, selon un confrère, la confraternité ne peut s’exprimer qu’au-delà de 50 km(1)… Les vétérinaires semblent donc concurrents avant d’être confrères, notamment lorsque la distance qui les sépare est courte, ce qui est fréquent dans les agglomérations importantes. Dans ce cas, le client peut lui-même créer ou exacerber des tensions entre les praticiens, lorsqu’il appelle, par exemple, tous les cabinets du secteur pour comparer les tarifs d’une vaccination ou d’une intervention de convenance. D’autres imposent parfois d’être reçus sur le champ et vont voir ailleurs s’ils ne sont pas satisfaits. Ces comportements peuvent malheureusement faire virer à l’aigre un climat de concurrence serein, voire utile.
La pharmacie est particulièrement concernée
Il s’agit d’un problème mineur, mais loin d’être inexistant, surtout dans le domaine de la pharmacie où notre concurrent principal réside dans nos rangs (salariés ou libéraux qui tiennent officine ouverte) !
Ceux dont l’activité principale consiste à faire une visite annuelle et une seule, pour distribuer du médicament toute l’année, dans des centaines d’élevages, continuent de procéder ainsi. La jurisprudence, sévère à leur encontre, va-t-elle les conduire à abandonner cette façon de faire ? Ou bien espèrent-ils une législation plus clémente avec la parution imminente du décret “prescription délivrance” (attendue depuis cinq ans) ? La sanction prévue pour la tenue d’officine ouverte dissuade ceux d’entre nous qui ne dépassaient la ligne continue que de façon anecdotique.
Jean-Antoine MairiniacL’infidélité est plus douloureuse avec un client éleveur
J’exerce une activité mixte avec trois associés. La concurrence est un problème quasi inexistant pour nous. Avec les autres structures, nous sommes voisins, mais pas concurrents. Nous partageons même les gardes avec un cabinet. L’aspect de la concurrence est différent selon l’activité. En canine, même si la densité de structures est forte, surtout en zone urbaine, il y a un renouvellement continuel de la clientèle. Les propriétaires sont plus volatils que les clients éleveurs. Dans ce cas, il existe une relation forte avec le vétérinaire qui se déplace la nuit, peut passer beaucoup de temps dans l’élevage. Le passage d’un client dans une autre clientèle est plus “douloureux”. Mais c’est assez rare, sauf éventuellement dans les zones “frontières” avec d’autres cabinets. En rurale, la concurrence est plutôt liée à d’autres intervenants de l’élevage, notamment dans le domaine du médicament.
Yvic BoëdecNouveau : Découvrez le premier module
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