La profession entend faciliter les échanges de données - La Semaine Vétérinaire n° 1248 du 09/12/2006
La Semaine Vétérinaire n° 1248 du 09/12/2006

Europe. Réunion de la FVE à Bruxelles

Actualité

Auteur(s) : Karin De Lange

La rencontre a permis d’aborder le rôle économique des animaux de compagnie, l’identification, la politique communautaire en matière de santé, la déontologie, etc.

« Si nous sommes tous d’accord sur la valeur émotionnelle des animaux de compagnie, leur impact économique est souvent sous-estimé », a souligné le professeur Ellen Bjerkaas, présidente de la Fédération européenne des associations de vétérinaires d’animaux de compagnie (Fecava), à l’occasion de l’assemblée générale de l’Union européenne des vétérinaires praticiens (UEVP), organisée à Bruxelles le 16 novembre dernier. Lors de sa présentation, elle a en effet évoqué l’importance des animaux de compagnie pour la société et pour l’économie. Cette dernière n’est pas uniquement liée à la valeur intrinsèque des animaux, a-t-elle rappelé (même si un chiot de race de deux mois peut facilement atteindre la valeur d’une génisse de vingt mois en Norvège), mais aussi aux soins et à l’usage liés à ces animaux : en Suède, les propriétaires dépensent en moyenne 1 000 € par an pour leur compagnon. L’élevage canin, l’alimentation, les expositions et les compétitions, les entraîneurs et les toiletteurs, les compagnies d’assurance et, bien entendu, les vétérinaires, font partie de cette filière « très importante ». En Norvège, les estimations indiquent que le PIB généré par la compétition canine et les activités annexes est plus élevé que celui de la filière ovine, pourtant non négligeable dans ce pays.

Dans ce contexte, Ellen Bjerkaas a regretté que l’importance de la filière des animaux de compagnie ne soit que peu reconnue au niveau de la politique européenne, comme en témoigne l’absence de subventions pour ce secteur dans le 7e programme cadre pour la recherche de l’Union européenne. La présidente de la Fecava a fait appel à des fonds accrus pour ce secteur, ajoutant qu’il était temps que la filière des animaux de compagnie soit « prise au sérieux » au niveau européen.

Reconnaissance mutuelle des diplômes professionnels dès octobre 2007

Dans son compte rendu de la réunion des statutory bodies (organismes compétents pour le recensement des vétérinaires et la déontologie professionnelle ; l’Ordre des vétérinaires pour la France), notre consœur Catherine Roy a rappelé à l’assemblée l’entrée en vigueur, en octobre 2007, de la nouvelle Directive sur la reconnaissance mutuelle des diplômes professionnels. A partir de cette date, tous les vétérinaires de l’Union européenne auront l’autorisation de travailler dans un autre pays membre. Il est donc primordial de mettre en place un bon réseau de communication entre les autorités compétentes, permettant un échange facile de données, par exemple concernant les praticiens sur lesquels pèsent une interdiction d’exercice temporaire ou permanente dans leur pays d’origine. Elle a également fait état de l’avancement des travaux sur le Code de déontologie vétérinaire européen, d’actualité depuis l’adoption, le 15 novembre, de la Directive sur les services.

Pour une approche coordonnée en matière d’identification

Concernant l’identification et l’enregistrement des animaux en Europe, l’UEVP et l’Association européenne des vétérinaires employés par l’Etat (EASVO, l’une des quatre sections de la FVE) ont appelé conjointement le bureau de la FVE à « faire du lobbying » auprès de la Commission européenne pour une « approche plus coordonnée ». « Actuellement, même si les passeports et l’identification sont exigés pour les chevaux et les animaux de compagnie, on ne parle nulle part d’associer cette identification à un système coordonné d’enregistrement, a souligné notre confrère belge Marc Buchet (UEVP). En pratique, cela signifie que la traçabilité est mauvaise, avec des répercussions non seulement pour les animaux de compagnie perdus, mais aussi pour la santé publique, par exemple dans le cas de la perte du passeport d’un cheval traité avec des médicaments à résidus. » « Sans base de données associant l’animal à son propriétaire – ou pour savoir si oui ou non l’animal est destiné à la chaîne alimentaire –, l’identification à elle seule n’a aucune valeur », a-t-il ajouté.

Concernant les médicaments, « un grand pas en avant » a été réalisé pour la disponibilité des spécialités destinées aux équidés, à la suite de l’adoption de la “liste positive” pour les chevaux affectés à la consommation humaine, a annoncé Jan Vaarten, directeur exécutif de la FVE. La proposition, adoptée le 10 octobre dernier par le comité permanent des produits vétérinaires, est désormais entre les mains du Parlement européen. Une fois que ce règlement sera publié au Journal officiel de l’Union européenne, les praticiens pourront utiliser les produits listés pour le traitement des chevaux et des ânes destinés à la consommation humaine. L’administration de ces produits doit être notée dans le passeport de l’animal. Le temps d’attente est de six mois pour chacun d’eux.

La politique communautaire de santé animale « peut mieux faire »

Jan Vaarten a également présenté le résumé du rapport d’évaluation de la politique communautaire de santé animale (CAHP), rendu public lors d’une conférence début novembre. Même si les résultats globaux peuvent être considérés comme positifs, les auteurs indiquent qu’il est possible de « mieux faire », surtout dans les domaines de la stratégie, de la communication, de la biosécurité et des programmes de frais partagés. La FVE a souligné l’importance de la biosécurité au niveau de l’élevage, ainsi que celles de la formation des éleveurs, des programmes sanitaires du troupeau, du rôle du praticien et de l’identification des animaux.

L’assemblée générale de la FVE a également été l’occasion, pour Leif Nielsen, du Comité économique et social (CES) de l’Union européenne, de présenter la fonction et les activités de cette institution. Selon lui, son rôle principal consiste à « faire en sorte que ça marche mieux », en publiant des « opinions » et en conseillant la Commission, le Conseil ainsi que le Parlement européens. Le CES constitue ainsi un lien de valeur pour les groupes d’intérêt comme la FVE, d’abord par ses multiples contacts, mais aussi grâce à la possibilité d’émettre des propositions de modifications législatives.

La formation vétérinaire, l’hygiène et les liens avec l’association mondiale vétérinaire ont également été évoqués lors de cette assemblée. Pour la première fois, trois ateliers simultanés y ont été organisés, respectivement sur la structure de la FVE, sur le bien-être animal et sur le rôle du praticien dans la santé publique.

La prochaine assemblée générale de la FVE se tiendra les 2 et 3 juin 2007 à Cracovie (Pologne).

  • (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1246 du 25/11/2006, pp. 14-15.

L’Albanie, nouveau membre observateur

Au cours de l’assemblée générale de la Fédération vétérinaire européenne (FVE), les 17 et 18 novembre derniers, au lendemain des assemblées générales de ses sections (dont l’UEVP)(1), l’Association vétérinaire médicale albanaise (AlbVMA) a été acceptée comme nouveau membre observateur de la FVE. Selon notre confrère albanais Ilir Kusi, secrétaire général de l’AlbVMA, son association compte aujourd’hui 102 membres. Le nombre total de vétérinaires diplômés dans ce pays depuis 1954 s’élève à 2 760, dont environ 500 exercent actuellement leur métier, soit en tant que vétérinaires de l’Etat, soit en clientèle privée.

La Chambre vétérinaire du Kosovo, qui avait également demandé l’adhésion à la FVE, n’a pas pu être acceptée comme nouveau membre, puisque le Kosovo n’est pas considéré comme un Etat indépendant par le Conseil de l’Europe. Tant que cette situation perdure, la Chambre restera l’invitée permanente du président de la FVE, et pourra donc assister à ses assemblées générales.

K. D. L.
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