Entretien. Michel Vagneur, vétérinaire et membre du comité d’organisation de l’Aftaa
Actualité
Auteur(s) : Béatrice Bouquet
Michel Vagneur : J’ai été praticien pendant quinze ans à Champagnole, dans le Jura. Par goût, je me suis orienté depuis quelques années vers la nutrition et l’audit d’élevage. Il existait une demande plus ou moins exprimée, surtout de la part des entreprises d’alimentation animale, pour une approche pratique de l’alimentation, par facteurs de risque, assez naturelle pour un praticien.
M. V. : J’essaie toujours de répondre à la question « quelles sont les réactions de l’animal au système qui est mis en place pour sa production ? », en partant du principe que « c’est la vache qui a raison ! », et je privilégie les solutions simples et efficaces. Lorsque j’interviens pour des formations (à destination de praticiens, d’étudiants ou de techniciens), j’insiste sur la nécessité de passer la moitié du temps en élevage. J’ai une approche de terrain, plutôt qu’une approche purement modélisée de l’alimentation.
M. V. : Non ! Le syncrétisme n’est pas une bonne chose. Je crois qu’il faut raisonner par cœur de métier. Le nôtre est et doit rester la médecine et la chirurgie individuelle de haut niveau, mais nous nous devons d’élargir notre activité à l’environnement de l’animal et à une approche plus collective, simplement pour que nos prescriptions soient plus efficaces. Toutefois, des ponts sont indispensables entre les approches agronomique et vétérinaire, par exemple des échanges d’enseignements (dans les deux sens). La fusion des classes préparatoires peut en revanche avoir un intérêt pour faciliter les réorientations en cours de parcours.
M. V. : Le contenu des cours est complet. Il reste à lier les différentes données (alimentation, physiologie, zootechnie, reproduction, etc.) sur le terrain, en particulier par l’éclairage et l’expérience de praticiens expérimentés. Une logique de formation continue et d’échanges entre praticiens, chercheurs et enseignants est à encourager. Les journées et les formations des groupements techniques vétérinaires (GTV) en sont un bon exemple.
M. V. : Oui, absolument. A côté des plus pointus d’entre nous, qui peuvent proposer un service de “référés”, tout un chacun peut proposer un “audit en permanence” sur des questions zootechniques, dont l’alimentation. Cela se fait facilement à l’occasion du suivi de fécondité. En caricaturant, si le sol est glissant, toutes les prostaglandines du monde ne suffiront pas pour qu’une vache exprime des chaleurs…
Les connaissances s’acquièrent par des formations, qui permettent d’affûter l’œil sur certains paramètres : note d’état, prise alimentaire, bouses, variations de taux, etc.
M. V. : Le suivi vétérinaire pourrait devenir obligatoire selon les évolutions législatives et/ou de cahier des charges. Après les menaces de non-collecte du lait, les éleveurs se sont sensibilisés aux visites concernant la qualité du lait…
Dans un avenir proche, par le biais de la certification, des vaches sales ou issues d’élevages non respectueux du bien-être n’entreront plus à l’abattoir. Travailler sur ces points améliore la production de la vache, donc répond à l’intérêt de l’éleveur. L’erreur actuelle est peut-être aussi de ne proposer des suivis qu’à des élevages “qui vont mal”. Il faut aussi se positionner en conseiller pour que les choses continuent à aller, et vendre de la santé plus que de la lutte contre les maladies. Les comptables ne font pas que la comptabilité des entreprises en faillite !
(1) L’Aftaa a organisé une session de formation le 9/11/2006.
(2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1247 du 2/12/2006 en page 22.
Pour en savoir plus : www.aftaa.org/index.html
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