Entre nous
VOUS AVEZ LA PAROLE
Auteur(s) : Anne-Françoise Moreau
Fonctions : praticienne à Falaise (Calvados).
Il est légitime de se poser la question de l’équivalence des formations quand un vétérinaire diplômé d’un pays européen se rend dans un autre pays européen (déontologie, législation, etc.). Cela l’est d’autant plus lorsqu’il s’agit d’un vétérinaire diplômé d’un pays extra-communautaire. Les choses se compliquent quand il s’agit d’un étudiant, disons maghrébin, qui est admis sur titre dans une ENV française ; cet étudiant y passe toute sa scolarité, de même que tous les cours et les examens, y compris en matière de législation et l’HIDAOA(1), et participe aux gardes. Il obtient avec succès son diplôme de fin d’études et décide, pour des raisons familiales, de rester en France (sa femme, vétérinaire française, ne peut pas trouver de travail au Maroc pour des raisons de nationalité).
Ce jeune diplômé interroge les divers organismes professionnels et apprend qu’il lui suffit de soutenir sa thèse pour exercer (information qui sera par la suite modifiée).
Il soutient donc une thèse de doctorat française (avec publication, proposition pour différents prix dont celui de thèse…). Un doctorat d’université lui est délivré (et non d’Etat), ce qui est un doctorat gadget, car il n’ouvre aucun droit à l’exercice ! Pour exercer, il doit passer un concours d’équivalence (appelé « contrôle des connaissances »). Objectif des révisions : tous les cours de l’ENV… Il faut payer 200 €, et les questions ne jugent en rien les connaissances du candidat, alors que le vétérinaire diplômé d’une université vétérinaire européenne non française (parfois sans concours d’entrée ni thèse nécessaires), lui, peut travailler ! Moi qui pensais naïvement qu’il n’était pas possible d’être “collé” une deuxième fois sur les mêmes sujets (déjà validés), tout comme il est impossible d’être jugé deux fois pour le même crime… Pour finir, il a échoué à l’examen… Cela dévoile quelques problèmes : que vaut le diplôme français ? Un “étranger” est-il sélectionné plus durement qu’un “Français” ? Cet examen est-il vraiment adapté ? Mais ce jeune confrère n’a pas passé le concours me direz-vous… la belle affaire ! Croyez-vous qu’après trois ans de prépa, cinq d’ENV, plusieurs années de travail, cela pose problème ? Désolée de vous le dire, mais je suis vraiment dégoûtée.
Et payer ma cotisation à l’Ordre m’arrache le cœur (surtout que nous avons dû faire des pieds et des mains pour avoir une information précise)… Cela me révolte d’autant plus que cette personne souhaite travailler à la campagne, où l’on manque d’effectif vétérinaire ! Le plus drôle, c’est que de nombreux confrères sont d’accord avec nous (y compris dans les plus hautes instances dirigeantes). Mais, bien entendu, rien ne bouge…
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