L’OMS tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme

La grippe aviaire va une nouvelle fois se répandre cet hiver dans le monde entier et les foyers récemment annoncés en Asie ne sont que les prémices d’une nouvelle épizootie », a averti l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le 12 janvier dernier. « Les raisons sont claires, explique Peter Cordingley, porte-parole du bureau régional de l’OMS pour le Pacifique occidental, basé à Manille. L’hémisphère Nord entre dans la période des mois les plus froids. Or le virus de la grippe aviaire est plus enclin à se propager dans ces conditions. » Les experts de l’OMS « escomptentune répétition de ce qui s’est passé l’andernier quand leviruss’est répandu jusqu’en Europe », ajoute Peter Cordingley.

Certes, le virus H5N1 HP de l’influenza aviaire ne s’est pas volatilisé. Il est à l’origine de nouveaux foyers en Asie (notamment au Viêtnam où il est réapparu alors qu’aucun foyer n’avait été détecté depuis un a) et en Afrique (notamment au Nigeria). Mais en se livrant à de tels avertissements, l’OMS ne joue-t-elle pas les oiseaux de mauvais augure ?

Les propos des experts en santé animale ne sont pas aussi catégoriques – et alarmistes – que ceux de l’OMS. « La situation est effectivement particulièrement préoccupante en matière de santé animale au regard des nouveaux foyers apparus récemment en Asie et en Afrique. Il convient que les pays soient vigilants et que la communauté internationale se mobilise davantage pour aider les pays atteints à se débarrasser du virus H5N1, estime ainsi Jean-Luc Angot, directeur général adjoint de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE). Mais il faut faire attention à ne pas entretenir la confusion entre épizootie et épidémie. Le message de l’OMS, qui émane donc d’une organisation chargée de la santé humaine, peut en effet être perçu comme une nouvelle prédiction de l’arrivée imminente de la pandémie de grippe aviaire, déjà largement annoncée en 2004. Or il n’existe pas de preuves scientifiques indiquant que le virus H5N1 de souche asiatique soit le meilleur candidat pour celle-ci. Tout ce que nous pouvons dire, c’est qu’en luttant contre le virus et en limitant sa circulation grâce à une meilleure surveillance vétérinaire et une gouvernance sanitaire appropriée, la probabilité de mutation du virus diminue. »