Vie des écoles. Le cursus de l’enseignement vétérinaire vient d’être modifié
Actualité
Auteur(s) : Marine Neveux*, Carole Ballin**
Le temps supplémentaire passé dans les écoles vétérinaires sera un temps d’approfondissement et aura notamment pour objectif de mieux préparer la thèse.
Ces dernières semaines, l’actualité de l’enseignement vétérinaire français a été dynamique. En point de mire : la sortie de la situation de blocage du cursus vétérinaire, taxé de non-euro-compatibilité. La réflexion, soutenue au sein de la profession, a permis de trouver l’issue : une cinquième année est ajoutée au cursus.
Jean-Louis Buer, à la tête de la Direction générale de l’enseignement et de la recherche (DGER), a rappelé, le 12 janvier dernier, lors d’un petit-déjeuner de presse, le contexte 2006. « Nous avons d’abord examiné ce qui se passait au niveau de l’enseignement avec la modification du cursus et ce passage de cinq à quatre ans d’études. » La surcharge de travail pour les étudiants, engendrée par la nouvelle organisation, est arrivée en tête des problèmes identifiés. La densité des études « ne laissait pas assez de temps aux jeunes pour s’insérer dans des projets. Cela était d’autant plus ennuyeux qu’il est important qu’ils mûrissent leur projet professionnel », a ainsi pointé Jean-Louis Buer.
La deuxième difficulté résidait, quant à elle, dans le passage de 1 + 5 à 2 + 4, qui brouillait l’interprétation du nombre d’années d’études pour les échanges européens. En effet, l’European Association of Establishments for Veterinary Education (AEEEV) et la Fédération des vétérinaires européens (FVE) ont refusé de considérer la classe préparatoire comme faisant partie intégrante du cursus.
Pour remédier à ces déficiences, un protocole d’accord a donc été établi entre les instances professionnelles, les écoles vétérinaires et la DGER, à la fin de décembre dernier.
La solution adoptée, celle de l’ajout d’une cinquième année, rejoint les propositions faites par la profession. L’année supplémentaire aura pour objectif de mieux préparer la thèse, obligatoirement délivrée à la fin des cinq ans, et adopte en cela le profil de l’ancienne T1 pro. Elle sera en effet construite avec « une faible proportion d’enseignement, des stages et une bonne partie de l’année pour terminer la thèse », explique Jean-Louis Buer. Elle sera également une année d’approfondissement dans l’une des six filières : clinique des animaux de compagnie, clinique des équidés, clinique des animaux de production, santé publique vétérinaire, recherche, initiation aux métiers de l’entreprise.
Avant que la décision ne soit prise, l’éventualité de l’ajout d’une cinquième année avait suscité des inquiétudes chez les étudiants, en raison de l’incertitude sur la durée de leurs études, mais aussi de la charge financière supplémentaire qu’elle engagerait (frais d’habitation, etc.). Concernant les droits d’inscription, « nous sommes ouverts aux discussions », a indiqué Jean-Louis Buer. Quant aux mesures transitoires qui doivent être trouvées pour les étudiants déjà inscrits, « un arrêté va être pris et permettra à chaque école de modifier son cursus. Les décisions, qui risquent d’être différentes selon les écoles, permettront de s’adapter aussi bien aux étudiants qui entrent qu’à ceux qui sont déjà en troisième année », a-t-il expliqué. Le protocole d’accord envisage que ceux qui sont inscrits en première année suivent le cursus de cinq ans. Concernant les étudiants actuellement en deuxième année, « des aménagements seront effectués afin qu’ils puissent être diplômés dès la fin de la quatrième année du cursus qu’ils ont commencé ».
Qui financera cette cinquième année, alors que les budgets des écoles sont déjà limités ? Sur cet aspect, Jean-Louis Buer se montre confiant. « Nous n’avions pas réduit les budgets quand nous étions passé de cinq à quatre ans, cela ne représentera donc pas un souci », estime-t-il. En outre, interrogé sur les budgets des écoles, il a répondu qu’il était « stable ». Par ailleurs, la DGER n’envisage pas de revenir à un an de classe préparatoire strictement vétérinaire. Les deux ans de classe BCPST offrent en effet la possibilité aux candidats de passer plusieurs concours et d’envisager ainsi une orientation alternative. Les chiffres montrent que les chances de réussite aux concours des ENV pour les “cubes” (redoublants de la dernière année de classe préparatoire) sont relativement faibles et pourraient inciter certaines réorientations en évitant de passer trois ans en classe préparatoire. Par ailleurs, Jean-Louis Buer s’est fait l’écho de la satisfaction assez générale des enseignants des ENV concernant les capacités de travail et d’organisation des “nouvelles recrues” issues de ces classes BCPST.
Parallèlement, un chantier sur la réforme des “prépas” est engagé avec le ministère de l’Education nationale. Un comité de coordination s’est construit et un arrêté est en cours de parution. La DGER ouvre la réflexion et s’interroge sur la façon « d’ajuster, le moment venu, le programme des classes préparatoires pour mieux adapter les étudiants à leur métier de vétérinaire », a indiqué Jean-Louis Buer. « Nous n’allons pas réformer les classes préparatoires. Le but est de mieux préparer, mais pas de casser le moule », a-t-il ajouté. « La spécificité française des classes “prépas” doit être montrée à Bruxelles ». Dans le protocole d’accord, la DGER s’est engagée à « proposer un nouvel arrêté relatif au cursus vétérinaire, qui sera transmis à la Commission européenne et demander une reconnaissance de cette nouvelle organisation par l’AEEEV ».
Le DGER a aussi présenté l’intégration des écoles vétérinaires dans le cadre de la restructuration en pôles de compétences. L’un des objectifs poursuivis est de rapprocher les écoles des organismes de développement et de recherche. « L’idée d’échanges pour la formation est envisageable et le but est d’augmenter le développement de ce type de formation », a expliqué Jean-Paul Mialot, directeur adjoint de la DGER. Actuellement, les écoles vétérinaires françaises sont rattachées à un pôle de compétences.
• Les pôles de compétences en sciences et technologies du vivant incluent les sciences agronomiques, les sciences vétérinaires, les industries agro-alimentaires, l’environnement, le paysage et l’horticulture.
• Certains établissements d’enseignement supérieur agricole sont insérés dans une politique de site locale.
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