Le nouveau vaccin bivalent protège contre plusieurs babésioses canines - La Semaine Vétérinaire n° 1254 du 27/01/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1254 du 27/01/2007

Piroplasmose. Une protection croisée plus large contre B. canis

Actualité

Auteur(s) : Eric Vandaële

Il y a plus de vingt ans, en 1985, Rhône-Mérieux, devenu Merial, lançait le premier vaccin contre la piroplasmose canine, Pirodog®. Ce vaccin n’est aujourd’hui certes pas efficace à 100 %, en particulier chez les chiens qui ont déjà été affectés par la piroplasmose. Il a néanmoins constitué une révolution en termes de vaccination parasitaire et la seule prévention vaccinale disponible jusqu’en… 2007.

Aujourd’hui, Intervet révolutionne peut-être tout autant cette vaccination en lançant un nouveau vaccin contre la piroplasmose, Nobivac® Piro, avec une protection croisée hétérologue contre les différents types génétiques de Babesia canis canis. La principale innovation de ce vaccin réside dans le fait qu’il contient les antigènes parasitaires solubles (APS) de deux souches de B. canis : une de B. canis canis de type A et une de B. canis rossi. Grâce à cette association, le vaccin bivalent présente cette « protection croisée ou hétérologue » contre les différentes Babesia canis canis présentes en France et en Europe, alors qu’« aucune protection hétérologue n’est conférée par un vaccin monovalent contant les APS d’une seule souche de B. canis, même en répétant fréquemment les injections de rappel », indique l’Agence européenne du médicament (EMEA) en préambule de son avis favorable sur Nobivac® Piro.

La principale originalité de ce vaccin bivalent est ainsi l’utilisation d’une souche Babesia canis rossi. Cette Babesia, particulièrement virulente, n’est pas présente en Europe, mais en Afrique du Sud. Le constat a alors été fait que les chiens naturellement infectés par B. canis rossi étaient, au moins partiellement, protégés contre B. canis canis.

Une réduction clinique de la sévérité des symptômes et de l’anémie

L’efficacité d’un tel vaccin s’apprécie d’abord sur les études expérimentales avec épreuve virulente. Ici, l’épreuve virulente consiste en l’administration intraveineuse d’un million de globules rouges infectés par le B. canis canis de type B (hétérologue des deux souches vaccinales). La vaccination permet de réduire significativement la gravité des scores cliniques, ainsi que la sévérité de l’anémie, mesurée par l’hématocrite. Dans ces essais, les chiens vaccinés présentent néanmoins des signes cliniques modérés et une réduction de l’hématocrite, environ quatre à six jours post-challenge. La vaccination ne peut évidemment pas empêcher qu’une tique infestante injecte les babésies dans le sang du chien vacciné. Une parasitémie est donc toujours retrouvée post-challenge. Elle est toutefois un peu plus faible chez les animaux vaccinés. Surtout, le taux plasmatique d’APS, les témoins de la multiplication des babésies dans les globules rouges et à l’origine de nombreux effets pathogènes, est significativement réduit de 35 %. Ce résultat signe bien le développement d’une immunité antiparasitaire. Trois essais de ce type démontrent que cette protection immunitaire est présente à partir de la troisième semaine après la primovaccination et dure environ six mois (après la primovaccination ou le premier rappel).

Une étude clinique sérologique complémentaire menée chez 122 chiens démontre la séroconversion. Des taux supérieurs à un seuil choisi comme protecteur vis-à-vis de l’anémie (hématocrite) sont atteints chez plus de 97 % des animaux. Enfin, dans une étude française chez 195 chiens tout-venant dans dix clientèles vétérinaires situées en zones de fortes endémies, plus de 95 % des chiens vaccinés en 2005 et en 2006 n’ont pas présenté de signe clinique de piroplasmose.

La primovaccination, chez des chiens âgés de six mois ou plus, comprend deux injections espacées de trois à six semaines. Les rappels sont recommandés tous les six mois, au moins trois semaines avant la saison des tiques (printemps, automne pour la principale, Dermacentor). Si les chiens sont déjà vaccinés avec Pirodog®, le laboratoire recommande de réaliser les deux injections de primovaccination et non un simple rappel, compte tenu de la composition antigénique différente des deux vaccins. Du côté des effets indésirables, une réaction générale post-vaccinale, modérée et transitoire (vingt-quatre à quarante-huit heures) est parfois rapportée. Les réactions locales au point d’injection sont plus rares.

Le vaccin est conditionné en boîte unitaire, pour un prix centrale d’environ 23 € HT, avec un flacon de lyophilisat (une dose) et un flacon avec le solvant et l’adjuvant (saponine).

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