L’espérance de vie de la mouche est régulée par la fonction olfactive

La restriction calorique (d’environ 30 %) est connue pour prolonger la durée de vie de la mouche drosophile, de nombreux autres animaux, et peut-être même des singes et de l’homme. Les mécanismes ne sont pas encore bien élucidés et font l’objet de recherches à partir du modèle drosophile. Des répercussions pour la santé humaine sont attendues.

Scott Pletcher (Baylor College of Medicine, Houston) et son équipe ont découvert que, chez la mouche drosophile, l’exposition aux odeurs alimentaires peut atténuer les effets bénéfiques de la restriction calorique sur la longévité.

La longue espérance de vie attendue est réduite de 6 à 18 % en présence de l’odeur

Dans une première expérience, deux souches de drosophiles soumises à une réduction d’absorption de nourriture sont étudiées en présence et en l’absence de l’odeur de leur aliment principal, la levure. En présence de l’odeur alimentaire, la longue espérance de vie attendue est réduite de 6 à 18 %. Les effluves alimentaires ont ainsi un effet modulateur sur la durée de vie. En revanche, chez les mouches qui sont nourries à volonté, la longévité n’apparaît pas affectée par l’odeur alimentaire. L’odeur de la levure n’est donc pas une toxine qui raccourcit l’espérance de vie.

Dans une seconde expérience, la suppression de la fonction olfactive (mutation du récepteur olfactif Or83b) chez la mouche bien nourrie allonge sa durée de vie (quatre-vingt-dix jours au lieu de soixante) et augmente sa résistance au stress. « Il pourrait y avoir un mécanisme de signal qui pousse l’organisme à fonctionner de façon plus robuste lorsqu’il existe peu de ressources », estime Sergiy Libert, membre du groupe de chercheurs.

Les systèmes sensoriels modulateurs du vieillissement et de la physiologie n’ont pas encore révélé tous leurs mystères…

• Source : Le Quotidien du médecin du 14/2/2007, article de Véronique Nguyen.