Oiseaux de cages et de volières
Formation continue
FAUNE SAUVAGE ET NAC
Auteur(s) : François Jacquet
Aucune des techniques disponibles n’étant idéale, mieux vaut associer plusieurs tests.
La chlamydophilose aviaire est une zoonose qui touche de nombreuses espèces d’oiseaux, notamment ceux de cages et de volières. L’agent responsable est une bactérie Gram négatif, Chlamydophila psittaci, qui existe sous deux formes. La forme infectieuse, ou corps élémentaire, présente un tropisme préférentiel pour les cellules épithéliales des muqueuses. Inerte d’un point de vue métabolique, elle se transforme dans la cellule en corps réticulé, forme active de multiplication. Celle-ci est responsable de l’existence des oiseaux porteurs inapparents.
Les symptômes cliniques, lorsqu’ils existent, ne sont pas pathognomoniques : oiseau “en boule”, troubles respiratoires, oculaires et digestifs, polyurie, urates jaune verdâtre. Une éventuelle hypertrophie de la rate ou du foie peut être détectée à la radiographie. Les examens sanguins peuvent apporter une orientation : leucocytose, anémie, hypo-albuminémie, hyperbêta et gamma globulinémie.
Le recours au diagnostic de laboratoire est souvent nécessaire. Les résultats sont à interpréter selon l’observation clinique. L’administration préalable d’antibiotiques fausse les résultats.
Les tests directs mettent en évidence les antigènes des corps élémentaires. Il faut cependant tenir compte de leur émission intermittente, en cumulant, si possible, les prélèvements pendant trois à cinq jours consécutifs. Ils sont réalisés chez des individus isolés. La cytologie se pratique à partir de calques de muqueuse ou d’organes (rate, foie) ou de biopsies (foie). La culture, à partir de biopsies ou d’écouvillonnages cloacaux ou choanaux, est un examen long, coûteux et donc peu utilisé. Le transport est à effectuer sous couvert du froid. La sensibilité est réduite. Le test Elisa se pratique à partir d’écouvillonnages de muqueuses, de selles et d’organes. Il s’agit d’un test spécifique, mais assez peu sensible. La polymerase chain reaction (PCR), ou mieux, la RT-PCR (real time PCR), à partir d’un écouvillonnage de muqueuse ou d’une biopsie hépatique, est le test le plus utilisé, car il est rapide et de spécificité et de sensibilité élevées. Deux examens à quelques jours d’intervalle permettent de suivre l’évolution de la maladie.
Les tests indirects (mise en évidence des anticorps) sont sérologiques. Ils sont souvent réalisés dans un groupe d’animaux pour connaître la prévalence de la maladie. L’interprétation des résultats doit être prudente. Face à un résultat négatif, mieux vaut reconduire le test afin de mettre en évidence une éventuelle séroconversion ultérieure. Un résultat positif n’est pas, quant à lui, obligatoirement synonyme de chlamydophilose active. La technique par fixation du complément nécessite deux tests à trois ou quatre semaines d’intervalle. La cinétique des IgG est mesurée. Le titre initial est multiplié par plus de quatre en cas de chlamydophilose active. Un manque de sensibilité est à déplorer chez des oiseaux ne produisant pas assez d’anticorps (inséparable, calopsitte, jeune gris d’Afrique). Le Blocking Elisa est une technique spécialisée, qui permet la détection des IgM. La sensibilité est élevée, la spécificité réduite.
Le diagnostic de la chlamydophilose est un défi. Aucune technique n’est idéale et il est bon d’associer plusieurs tests. Les résultats sont à interpréter selon l’examen clinique. Une fois l’animal traité, une recontamination rapide est possible. Les antibiotiques ne sont efficaces que sur les formes actives (CR), d’où la nécessité de traitements de longue durée.
La doxycycline est la molécule de choix, à la dose de 15 à 25 mg/kg per os, deux fois par jour en gavage, ou dans l’eau de boisson (200 à 800 mg/l), pendant quarante-cinq jours. L’apport en calcium est à restreindre en raison des risques de chélation.
L’enrofloxacine peut être administrée à la dose de 10 à 15 mg/kg per os, deux fois par jour (300 à 400 mg/l d’eau), la marbofloxacine à la dose de 10 mg/kg per os ou par voie intramusculaire, une fois par jour. La durée de traitement doit être supérieure à trente jours.
L’administration de macrolides est également possible, comme l’azithromycine (40 mg/kg per os durant trente jours) ou la clarythromycine.
Il convient de ne traiter que les individus qui présentent des signes manifestes de chlamidophilose, ou les groupes hébergeant plusieurs oiseaux malades. En parallèle, il est nécessaire de chercher à renforcer les défenses immunitaires (température ambiante, alimentation de bonne qualité, cadre de vie, etc.). Un contrôle est à conseiller quatre ou cinq mois après l’arrêt du traitement.
Jean-Pierre André, praticien à La Teste de Buch (Gironde).
Article tiré d’une conférence intitulée « La chlamydophilose : difficultés diagnostiques et thérapeutiques », présentée lors du congrès de l’Afvac en décembre 2006.
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