La politique agricole commune fera son bilan de santé en 2008

Le 30 décembre dernier, Mariann Fischer Boel jetait un pavé dans la politique agricole commune (PAC). En effet, la commissaire européenne à l’Agriculture déclarait, dans un entretien accordé au Financial Times, que de plus en plus d’agriculteurs devront trouver un travail d’appoint après la diminution des subventions agricoles prévues en 2013⁽¹⁾. « Je pense qu’il va y avoir une augmentation [du nombre] des agriculteurs à mi-temps, estimait-elle. Les agriculteurs vivront à la campagne, mais auront besoin de revenus en dehors de l’agriculture. » Avec ces propos, Mariann Fischer Boel s’est attiré les foudres du monde agricole. Le bilan de santé de la PAC, prévu en 2008 et souhaité par la commissaire, inquiète d’autant plus les exploitants. « Il ne s’agira pas d’une réforme majeure, a indiqué Michael Mann, porte-parole de la commissaire. Le budget de la PAC restera le même jusqu’en 2013. Mais, pour la suite, si nous considérons qu’il y aura moins d’argent, nous devons être clairs sur ce que nous voulons. » Le bilan de santé pourrait être l’occasion de mettre en place des mesures de transition avant la suppression des quotas laitiers en 2015, l’une des mesures souhaitées par Mariann Fischer Boel. Certains ajustements seront sans doute au programme des discussions, comme le plafonnement des aides versées aux agriculteurs, l’abandon de la jachère obligatoire, un découplage total des aides ou une obligation renforcée de modulation des primes. Le principe de la modulation consiste à transférer des dépenses de premier pilier (soutien des marché et aide découplée) vers des utilisations de second pilier (développement rural).

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1253 du 20/1/2007, en page 20.