Chondroprotecteurs. Chondroïtine bovine, glucosamine marine et manganèse
Actualité
Auteur(s) : Eric Vandaële
Le marché de l’arthrose canine bénéficie d’un contexte économique favorable.
En France, les chondroprotecteurs remportent un succès commercial. Ils représentent 5 millions d’euros de ventes aux vétérinaires (prix HT fabricants) sur un marché de l’arthrose qui atteint 17 millions avec les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS oraux, 12,5 millions d’euros).
Les trois quarts des confrères déclarent en prescrire souvent, généralement pour traiter des cas d’arthrose chez des chiens âgés. Seulement 7 % n’en prescrivent jamais (1 %) ou rarement (6 %). Et, sur les trois dernières années, les ventes de chondroprotecteurs à base de glycosaminoglycanes (GAG) ont progressé deux fois plus vite (+ 20 %) que celles des AINS (+ 10 %).
Dans ce contexte économique favorable, Schering-Plough reprend la distribution en Europe des chondroprotecteurs Cosequin® du fabricant Nutramax, l’un des leaders américains du secteur. Cette marque était, jusqu’à l’an dernier, distribuée en France par Vétoquinol. La nouvelle gamme Cosequin® n’est toutefois pas identique à la précédente, soulignent nos confrères de Schering-Plough, Gildas Joalland (A 91) et Dominique Legeay (A 80).
La modification la plus immédiatement visible concerne la présentation galénique en comprimés sécables et appétents, au lieu des gélules de poudre orale. Il est évidemment plus facile de faire avaler à long terme des comprimés appétents, dont la prise spontanée est de 90 %, que des gélules. La composition quantitative du comprimé et les doses d’emploi sont quasi identiques à celles de la gélule pour la chondroïtine sulfate (400 mg) et la glucosamine chlorhydrate (500 mg). Le comprimé contient aussi 6,4 mg de sulfate de manganèse comme cofacteur. La nouvelle gamme comprend quatre tailles de flacon, avec un nombre de comprimés adapté au poids du chien (voir photo).
Moins visibles, mais sans doute tout aussi importants, nos confrères insistent sur les nouveaux procédés d’extraction et de purification de la chondroïtine et de la glucosamine. La chondroïtine est en effet un polymère de disaccharide extrait des cartilages de mammifères terrestres (bovins surtout) ou d’origine marine (requin, etc.). Leur qualité dépend donc de cette extraction et du degré de polymérisation. Les chondroïtines de faible poids moléculaire sont alors à privilégier pour améliorer la biodisponibilité digestive de ces polymères. Pour Cosequin®, il s’agit d’une chondroïtine bovine « purifiée à 100 % » et d’assez faible poids moléculaire (16 à 18 kDa). A l’inverse, la glucosamine est une petite molécule simple dérivée du glucose et l’un des précurseurs de nombreux GAG. Elle est ici d’origine marine et « purifiée à plus de 99 % ».
Les études expérimentales d’activité in vitro, ex vivo et parfois in vivo des GAG sont nombreuses, y compris avec les principes actifs ou la formulation Cosequin®. Associé au lancement, Pierre Moissonnier, professeur de chirurgie à l’école d’Alfort, est convaincu que ces composés agissent principalement « en inhibant les interleukines et donc la sécrétion des métalloprotéinases qui catabolisent le cartilage, ainsi qu’en inhibant la synthèse des prostaglandines ». Accessoirement, ils pourraient « stimuler la biosynthèse du cartilage ».
Le terme d’anti-arthrosique symptomatique d’action lente, préféré par les rhumatologues humains français, est certainement mieux adapté que celui de chondroprotecteur. Car, contrairement aux AINS, leur action est lente et nécessite des cures de quatre à six semaines, voire davantage. Cette action serait alors rémanente pendant trois mois après l’arrêt du traitement, même s’il manque encore des études cliniques démonstratives et comparatives pour mesurer précisément le bénéfice clinique dans les indications visées, notamment lors d’arthrose déjà installée chez le chien.
« Pour ne pas être déçu par les chondroprotecteurs », Pierre Moissonnier recommande de traiter longtemps, le plus précocement possible, voire en prévention. Les chondroprotecteurs ne peuvent pas, en effet, agir sur des lésions arthrosiques évoluées ou « en l’absence de cartilage ». En outre, contrairement aux AINS, ils ne possèdent pas d’action anti-inflammatoire et analgésique marquée, notamment lors de crises aiguës.
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