Valovet aspire à une prise de conscience collective

La première réunion d’information sur Valovet a été organisée le 22 mars dernier à Paris. Cette réflexion sur la valorisation des actes et du vétérinaire a rassemblé tous les acteurs de la profession : Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL), Association vétérinaire équine française (Avef), Société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV), Caisse autonome de retraites et de prévoyance des vétérinaires (CARPV), Vétos-Entraide, Association française des vétérinaires pour animaux de compagnie (Afvac) et Conseil supérieur de l’Ordre. Rémi Gellé, président du SNVEL, a insisté en préambule sur cette problématique professionnelle qui concerne tous les confrères. C’est en effet un sujet essentiel pour la profession vétérinaire, d’aujourd’hui et de demain.

La réflexion sur les thèmes professionnels passe à une phase plus active

Le constat de départ est celui de l’existence (réelle ou ressentie comme telle) de difficultés économiques et psychologiques auxquelles les vétérinaires sont confrontés au quotidien. En outre, les praticiens libéraux partagent le sentiment de revenus perçus comme inférieurs à ce qu’ils devraient être. De l’ordre du ressenti ou réalité avérée, ces sujets font l’objet de nombreuses discussions entre confrères. Et le désir de valorisation dépasse largement le seul aspect financier.

« Nous souhaitons créer une dynamique dans la conscience individuelle et collective afin qu’un vétérinaire, même seul, ait le sentiment d’appartenir à une profession collective », a résumé Rémi Gellé. « Toute les organisations professionnelles se sont fédérées », a-t-il insisté. L’une des premières missions du groupe de travail Valovet est de disposer de données chiffrées précises, afin que la profession vétérinaire puisse bénéficer d’éléments concrets. Après un an de réflexion, Valovet entre donc dans une phase de déploiement des outils. Un observatoire des revenus se met en place, pour s’appuyer sur des chiffres de référence.

Plusieurs axes de réflexion sont suivis, pour balayer tous les sujets

Claude Laugier, vice-président du SNVEL, est le coordinateur du projet. Plusieurs réunions ont déjà été menées. « Valovet validera également un certain nombre de documents pour que chacun puisse utiliser des outils agréés », a expliqué notre confrère.

Des groupes de travail sont constitués pour mener la réflexion sur plusieurs thématiques à la fois (voir encadré). La communication, aussi bien intraprofessionnelle qu’extraprofessionnelle, sera également abordée : il est envisagé, par exemple, de fournir à la presse grand public des données validées par la profession. En outre, la mise en place de formations pour les confrères est prévue. « Certaines existent déjà, mais nous sommes en train de les recenser pour voir s’il est possible de les étoffer, si nécessaire, par des outils de formation plus spécifiques de Valovet », a précisé Claude Laugier.

Un bilan des situations existantes est en cours. Sans tomber dans le catastrophisme, il s’agit de faire un “état des lieux”. « Nous réfléchissons à la mise en place de réunions afin qu’aucun vétérinaire ne soit exclu du débat et pour toucher la cible la plus concernée (confrères travaillant seuls), a poursuivi Rémi Gellé. Il existe par ailleurs une démarche d’entreprise, de raisonnement des coûts que nous voulons faire passer dans la profession. »

La valorisation des actes médicaux a des aspects quantitatifs et qualitatifs

Notre confrère Laurent Jessenne a abordé le travail sous un double aspect, économique et culturel (besoin de sécurité, sources de démotivation, non-reconnaissance, etc.). « C’est une approche valable pour l’ensemble des activités professionnelles. » Notre confrère a également insisté sur le fait que le projet Valovet n’est pas uniquement lié aux revenus, au seul aspect quantitatif. Il convient aussi de déterminer ce qu’est la valorisation d’un acte vétérinaire, à l’instar de la démarche médicale, en prenant autant en compte la responsabilité, le stress, le risque, l’effort mental, etc. La comptabilité analytique, qui vise à proposer une méthode pratique d’évaluation des actes, est l’une des premières pistes suivies. Mais dans la valorisation entrent aussi tous les aspects qualitatifs et psychosociologiques, qui s’acquièrent par l’expérience, à l’échelle individuelle et à celle d’une profession. Une autre approche de l’activité, qui concerne l’augmentation des recettes et la diminution des coûts, est à l’étude. De même, la valorisation du travail du vétérinaire par rapport aux autres professions est un aspect qui sera abordé.

François Courouble, président de la CARPV, a présenté les résultats définitifs de l’enquête réalisée par la caisse de retraites sur l’activité des confrères. La primeur de ces données avait été dévoilée aux Rencontres nationales vétérinaires de Pau, en octobre dernier⁽¹⁾. Notre confrère a souligné les risques de biais qui existent lors de comparaison de chiffres, notamment par rapport aux autres professions. Par toutes ces voies, Valovet permet d’instaurer un vrai dialogue au sein de la profession.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1244 du 11/11/2006 en page 20.