La ponction de la veine cave antérieure est la méthode la plus pratique et la plus fiable - La Semaine Vétérinaire n° 1265 du 07/04/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1265 du 07/04/2007

Investigations sérologiques chez le porc

Formation continue

FILIÈRES

Auteur(s) : Patrick Pommier

Les quantités de sang obtenues par la ponction de la veine auriculaire ou de la veine caudale sont moindres.

La prise de sang est le prélèvement le plus souvent effectué chez le porc, en raison de sa facilité et de l’intérêt des informations qu’elle peut apporter. En pratique, ce type de prélèvement est essentiellement utilisé pour des recherches d’anticorps contre des virus (maladie d’Aujeszky, grippes, syndrome dysgénésique et respiratoire porcin, coronavirus respiratoire porcin, parvovirus, etc.), des mycoplasmes (Mycoplasma hyopneumoniae) ou des bactéries (Actinobacillus pleuropneumoniae, etc.). Plusieurs méthodes sont proposées pour la réalisation des prélèvements chez le porc, comme la ponction de la veine auriculaire ou la ponction, voire la section de la veine caudale. Les quantités de sang ainsi recueillies sont généralement faibles, et ces techniques posent des problèmes d’asepsie.

Les accidents sont rares, mais peuvent être mortels lors de lésion du nerf phrénique

La technique la plus pratique et la plus fiable est la ponction de la veine cave antérieure ou de la veine jugulaire, qui la prolonge.

Les accidents sont rares, mais peuvent être mortels. Ainsi, une lésion du nerf phrénique provoque, une ou deux minutes plus tard, une réaction spectaculaire : l’animal fait quelques bonds frénétiques puis tombe en décubitus latéral et présente une détresse respiratoire. L’issue est généralement fatale en quelques minutes. Pour limiter le risque, le côté droit est à préférer, car le nerf vague y assure une moindre innervation du cœur et du diaphragme. Par ailleurs, une déchirure de la veine peut entraîner une hémorragie incoercible et la mort du porc.

Ces accidents sont plus fréquents chez les jeunes animaux, en raison de la fragilité des vaisseaux et de leur proximité avec les nerfs.

Pour effectuer la ponction, un lasso, métallique ou en corde, est nécessaire afin d’assurer la contention des porcs charcutiers et des truies. Celle-ci est assurée par un assistant (en général l’éleveur). La boucle du lasso est passée autour de la mâchoire supérieure et poussée le plus en arrière possible (derrière les canines). Le lasso est ensuite serré et tiré vers l’avant. Le porc “tire au renard” et s’immobilise. Il est nécessaire de prendre soin de le maintenir debout, les pattes légèrement écartées, la tête levée et le cou dans l’axe du corps. L’emploi d’un lasso en corde permet de réaliser le prélèvement, même en l’absence d’un assistant. Le principe est le même qu’avec un lasso métallique, mais l’extrémité libre de la corde est fixée à un point d’attache. En confectionnant le nœud coulant, un chef d’une dizaine de centimètres est laissé, sur lequel il suffit de tirer pour libérer l’animal (car le lasso est en général très serré autour de la mâchoire).

La ponction est effectuée dans la gouttière jugulaire, droite de préférence

Le matériel de prise de sang inclut des aiguilles, des tubes sous vide et un porte-aiguille. L’utilisation d’un casque antibruit est fortement recommandée, en particulier lors de prélèvements chez des reproducteurs.

La taille des aiguilles varie avec le gabarit des animaux à prélever. Pour les porcs charcutiers, des aiguilles de 1,2 x 25 mm conviennent en postsevrage et début d’engraissement. En fin d’engraissement, des aiguilles de 1,2 x 40 mm sont employées, comme chez les truies (elles peuvent même être plus longues pour les truies particulièrement grasses). Pour les porcelets non sevrés, des aiguilles de 0,9 x 25 mm suffisent.

Chez le porc charcutier, la ponction est effectuée dans la gouttière jugulaire (droite de préférence), au niveau de la pointe de l’épaule, à l’endroit le plus creux de la gouttière jugulaire (voir photo). Toute palpation est inutile, la veine étant plus profonde que chez les bovins.

L’aiguille, montée sur le porte-aiguille, est enfoncée à peu près perpendiculairement à la peau et presque parallèlement au plan médian de l’animal, avec une légère orientation vers la trachée. L’écoulement de sang (goutte à goutte ou en jet) est fréquent, mais non systématique.

Le tube est enfoncé dans le porte-aiguille. L’absence d’écoulement sanguin signifie que l’aiguille n’est pas suffisamment profonde (il faut donc la pousser ou, au contraire, tirer progressivement le porte-aiguille) ou mal orientée. Dans ce cas, l’aiguille peut être sortie seulement partiellement pour la réorienter, généralement en la dirigeant un peu plus vers la trachée, avant de l’enfoncer de nouveau. Il ne faut jamais réorienter l’aiguille sans l’avoir tirée auparavant (risque de déchirure de la veine). Tant que l’aiguille n’est pas entièrement sortie de la peau, le tube peut rester enfoncé dans le porte-aiguille : le vide se maintient. Une fois le prélèvement réalisé, le tube et l’aiguille sont retirés. Si l’écoulement sanguin persiste ou si un hématome se forme, il convient d’exercer une pression sur le site de ponction pendant plusieurs secondes.

Chez la truie (ou le verrat), le site et la technique de ponction sont identiques à ceux mis en œuvre chez le porc charcutier. Compte tenu du poids de ces animaux, donc du risque de traumatisme pour l’opérateur, la contention revêt une importance toute particulière.

  • Alassane Keïta et Eric Pagot, du Centre technique des productions animales (CTPA), ont participé à cet article.

Le cas du porcelet

La contention d’un porcelet non sevré ou récemment sevré nécessite l’aide d’un assistant. Celui-ci place l’animal en décubitus dorsal et lui maintient les pattes vers le haut et l’arrière. L’opérateur tient fermement le nez de l’animal avec sa main libre de façon que le cou soit tendu et dans l’axe du corps. La ponction sanguine peut être effectuée dans la veine jugulaire externe (voir photo). Celle-ci étant fine et assez superficielle, l’aiguille sera enfoncée presque parallèlement à la peau, et non perpendiculairement comme chez le porc charcutier ou la truie. Une autre possibilité est de ponctionner la veine cave antérieure. L’aiguille (qui peut être choisie plus longue : 0,9 x 40 mm) est alors enfoncée dans la dépression voisine de la pointe du sternum et dirigée avec précaution vers la pointe de l’épaule opposée.

P. P.
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