Les gants stériles seraient à réserver aux interventions invasives

L’utilisation de gants non stériles lors de traitement chirurgical des plaies n’entraînerait pas plus d’infections postopératoires que lors de l’usage de gants stériles. Un essai multicentrique, randomisé, en simple aveugle, réalisé en médecine humaine chez 816 patients ayant une plaie non compliquée vieille de moins de douze heures, a comparé le port de gants stériles versus le port de gants non stériles sur l’incidence des infections de la plaie après l’intervention. Les médecins ont suturé selon leurs habitudes, après le rappel de quelques lignes directrices, notamment l’irrigation préalable de la plaie avec du sérum physiologique ou de l’eau stérile, et l’utilisation correcte des sets de sutures. La désinfection initiale de la plaie ne faisait pas partie des recommandations données. L’évolution de la suture a été jugée par le médecin responsable du retrait des points. L’étude a montré que, statistiquement, il n’existe pas de différence significative dans le risque d’apparition d’infection selon l’une ou l’autre des deux méthodes. Ainsi, une infection de la plaie est notée chez 6,1 % des patients traités avec des gants stériles versus 4,4 % avec des gants non stériles. 15 patients du groupe “gants stériles” ont reçu un antibiotique, au lieu de 13 du groupe “gants non stériles”. L’impression clinique a en outre été favorable pour 86 % des patients environ, sans différence selon le type de gants utilisés. Ainsi, en pratique, le port des gants non stériles suffirait pour les sutures des plaies récentes simples. Selon les résultats de l’étude, mieux vaut réserver les gants stériles aux soins plus invasifs.

• Source : la revue Prescrire du 15/3/2007.