L’impayé est souvent comme une trahison

Un huissier mettra rarement tout en œuvre pour recouvrer 100 €. Les ardoises laissées par les clients indélicats chez les confrères canins sont le plus souvent trop peu importantes pour espérer mobiliser un « officier ministériel », comme disent les banquiers. Pourtant, l’impayé est fréquemment vécu comme une trahison. Or l’Etat et les banques font preuve de la plus grande désinvolture dans ces affaires : « Nous vous informons que ce chèque est sans provision, débrouillez-vous pour faire valoir vos droits »… Pendant ce temps, nous, banquiers, encaissons et prélevons des frais sur vos découvertsetsur le compte du malheureux qui ne sait pas gérer ses dépenses ! Le chèque étant un moyen de paiement gratuit et coûteux, tout est fait pour le discréditer. Déjà beaucoup de petits commerçants les refusent ouvertement.

Nous avons une obligation de soins, mais ilnousest interdit de tenir un fichier commun des mauvais payeurs. N’y aurait-il pas depuis quelques temps une inversion des valeurs de la République, avec deux poids et deux mesures ? Une « justice » expéditive et aveugle pour les honnêtes gens (persécution des automobilistes, législation du travail tatillonne et coûteuse, etc.), lente et laxiste pour les autres…