La myorésolution influence la détection de la dysplasie

Les troubles ostéo-articulaires constituent l’une des préoccupations en élevage. A l’occasion des Rencontres de la recherche canine, le 13 avril dernier, le professeur Jean-Pierre Genevois (école vétérinaire de Lyon) a abordé le rôle des conditions de la radiographie (sous anesthésie ou non) sur le résultat du dépistage de la dysplasie coxo-fémorale. Un sujet qui fait parfois débat au sein des clubs de race, voire entre confrères.

Le dépistage actuel repose sur la visualisation des déformations ostéo-articulaires liées à l’arthrose. Mais ces lésions de développement ne surviennent que tardivement, après l’âge de deux ans. Or les radiographies de dépistage sont actuellement réalisées chez des sujets plus jeunes. Par conséquent, il est important de se fonder également sur l’hyperlaxité. « Mais cette hyperlaxité n’est pas toujours visible sur les radiographies standard », explique Jean-Pierre Genevois. Notre confrère indique également qu’il existe d’autres procédés pour effectuer des radiographies en contrainte, mais ceux-ci ne sont pas validés par le dépistage officiel. « Si nous effectuons des radiographies sans myorésolution, nous obtenons de meilleurs clichés, mais c’est une fraude, estime Jean-Pierre Genevois. Il s’agit d’un problème individuel mais aussi collectif, car nous affaiblissons la politique de lutte contre la dysplasie coxo-fémorale. »

Une étude incluant 3 839 lectures de radiographies réalisées sous anesthésie générale montre 22 % de dysplasies (stades C, D et E), alors que sur 1 517 lectures de radiographies effectuées chez des animaux vigiles, le taux de détection s’élève à 9 %. Il y a donc une influence de la myorésolution sur la détection de la dysplasie coxo-fémorale.

Jean-Pierre Genevois pointe aussi l’écueil de l’augmentation croissante du nombre de demandes de relecture. « Cela met en jeu la crédibilité du premier vétérinaire lecteur et pose la question de ce que nous voulons faire en termes de politique de lutte contre la dysplasie coxo-fémorale. » Par ailleurs, en réponse à des questions soulevées par la salle, notre confrère a répondu au problème épineux des signes cliniques : « Il n’existe pas forcément de relation entre l’observation clinique et le degré de dysplasie. »

Des différences existent selon la taille et la race pour la filtration glomérulaire

Hervé Lefèvre, professeur à l’école de Toulouse, est venu présenter les travaux de l’UMR 181 de physiopathologie et de toxicologie expérimentales. L’évaluation du débit de filtration glomérulaire chez le chien a fait l’objet d’un travail d’ampleur afin de définir un intervalle de référence de débit de filtration glomérulaire (DFG) dans la population canine. « Nous avons vu que la fonction rénale varie beaucoup selon le format et la race », explique notre confrère. 14 016 dosages ont été réalisés dans cette étude sur 587 chiens testés, sains, d’élevage, inscrits au LOF, d’âge, de taille et de poids différents. « La notion de taille est importante et celle de race également. » Il est ainsi intéressant de définir des intervalles de référence selon le format et par race. Les objectifs sont ceux d’un dépistage précoce d’éventuels troubles rénaux, de facteurs de variation physiologiques ou pathologiques (par exemple avec l’âge, l’endocardiose mitrale, etc.). L’étude soulève également la question des posologies des médicaments. Un travail portant sur la pression sanguine mériterait aussi d’être effectué, selon Hervé Lefèvre. En outre, l’étude évalue à l’échographie le rein, pour estimer d’éventuelles différences suivant la taille ou la race du chien.