Rapport du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat
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Auteur(s) : Nathalie Devos
Pour les scientifiques du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC, ou IPPC en anglais), le réchauffement de la planète est « sans équivoque ». Réunis à Bruxelles du 2 au 6 avril dernier, leur rapport(1) fait couler beaucoup d’encre. Selon eux, ce réchauffement « apparaît avec évidence dans l’observation de l’accroissement des températures moyennes mondiales de l’atmosphère et des océans, la fonte généralisée de la neige et de la glace, et l’élévation du niveau mondial de la mer ».
Le GIEC rappelle d’ailleurs que onze des douze années les plus chaudes enregistrées depuis 1850 sont… les onze dernières années !
Selon les modélisations, et faute de réelles mesures pour limiter les émissions de gaz à effet de serre, la Terre se réchauffera en moyenne de 1,8 °C à 4 °C d’ici à 2100 par rapport à la période de 1980 à 2000 (jusqu’à 6,4 °C d’après les estimations les plus pessimistes). Ce phénomène devrait s’accompagner d’un doublement de la concentration en gaz carbonique, l’un des gaz à effet de serre. Tous les scénarios qui sont étudiés dans le rapport annoncent une réduction de la glace de mer dans l’Arctique et l’Antarctique. Les plus extrêmes prévoient même la disparition complète, d’ici à cent ans, de la glace de mer en Arctique à la fin de l’été. Quant aux glaciers de l’Himalaya, une fonte considérable est attendue à l’horizon 2030. En Europe, les experts prédisent que les petits glaciers disparaîtront et que les grands seront considérablement réduits d’ici à 2050. Le niveau des mers devrait s’élever de 18 à 59 cm en moyenne, d’ici à la fin du siècle, engloutissant notamment les petites îles asiatiques.
Selon le rapport, les vagues de canicule et les fortes précipitations seront probablement plus fréquentes dans le futur, et les cyclones tropicaux, typhons et ouragans deviendront sans doute plus intenses. Les perturbations climatiques se feront plus cruellement sentir dans les pays pauvres d’Afrique et d’Asie, où des millions de personnes souffriront d’une pénurie d’eau et du recul des terres arables. Mais les pays riches ne seront pas épargnés. L’Europe et l’Amérique du Nord pourraient ainsi subir des phénomènes climatiques extrêmes, avec des étés caniculaires et des inondations en hiver. L’Amérique du Sud, quant à elle, devrait connaître une période de désertification de ses terres agricoles (- 50 % d’ici à 2050). En outre, les scientifiques prévoient également un risque croissant d’extinction pour 20 à 30 % des espèces animales et végétales si l’élévation de la température mondiale dépasse 1,5 à 2,5 °C par rapport à 1990.
Lors du précédent rapport du GIEC, en 2001, les experts se voulaient encore prudents concernant le rôle des activités humaines dans le réchauffement climatique. Mais cette année, le ton a radicalement changé : « L’essentiel de l’accroissement observé sur la température moyenne globale depuis le milieu du XXe siècle est vraisemblablement dû à l’augmentation observée des gaz à effet de serre d’origine anthropique », avec une probabilité de 90 % ! Il est donc plus qu’urgent de réagir, car les chiffres qui découlent des prévisions du GIEC sont alarmants : « Des centaines de millions d’Africains, des dizaines de millions d’habitants d’Amérique latine connaîtront des pénuries d’eau dans moins de vingt ans. D’ici à 2050, plus d’un milliard de personnes en Asie pourraient se trouver dans la même situation. Et d’ici à 2080, ces pénuries risquent de menacer entre 1,1 milliard et 3,2 milliards de personnes au niveau mondial. Chaque année, 2 à 7 millions d’hommes pourraient être confrontés à des inondations, dans les grands deltas d’Afrique de l’Ouest, d’Asie ou du Mississipi. »
Le GIEC a déjà publié trois rapports d’évaluation (en 1990, 1995 et 2001), s’appuyant sur les travaux de quelque deux mille cinq cent chercheurs issus de cent trente pays. Le rapport de 1995 avait servi de base aux négociations du protocole de Kyoto(2), en 1998, sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Ce dernier est entré en vigueur en 2005. Mais certains pays, gros pollueurs, ont signé le protocole sans le ratifier. Ainsi, les Etats-Unis – qui émettent à eux seuls 30 à 35 % du total des gaz à effet de serre d’origine humaine – ont décidé, en 2001, de ne pas ratifier le protocole et continuent de camper sur leurs positions. Chauffe qui veut !
(1) Le rapport complet du GIEC est consultable à l’adresse : http://www.ipcc.ch/SPM6avr07.pdf
(2) Le protocole de Kyoto est ratifié à ce jour par 156 pays, à l’exception notable des Etats-Unis et de l’Australie.
Le réchauffement climatique aura aussi des conséquences en termes de maladies humaines. En Afrique, par exemple, les spécialistes prévoient une hausse de la mortalité liée au choléra, aux affections provoquées par les tiques, une augmentation de la zone d’incidence du paludisme et un allongement de la période de propagation de cette maladie, ainsi que des diarrhées et de la malnutrition. Dans les villes des pays développés, une croissance des décès liés aux maladies respiratoires est à redouter, la chaleur favorisant la pollution à l’ozone et la rétention de particules dans l’air.
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