Développer les soins palliatifs

Il me semble curieux qu’un nombre important de confrères se soient prononcés en faveur de la légalisation de l’euthanasie, voire du suicide assisté⁽¹⁾ ! Dans notre pratique quotidienne, nous sommes pourtant confrontés à des demandes d’euthanasie de confort… pour le maître, voire à des demandes abusives pour convenance personnelle, déguisées de façon plus ou moins subtile. Lorsque nous refusons, un confrère moins scrupuleux ou la SPA récupère le « bébé ». L’euthanasie des animaux, cela n’a échappé à aucun d’entre nous, devient de plus en plus une « urgence » lorsque le maître « craque ». Tout cela devrait nous amener à une réflexion approfondie sur ce sujet gravissime, d’autant que les témoignages de nombreux professionnels de la santé humaine font part d’une détresse morale au moins autant que physique lors de la fin de vie. Cela devrait nous interpeller d’une part sur le vide de notre vie spirituelle, d’autre part sur le manque d’attention que nous avons pour les personnes concernées. En outre, la France est particulièrement en retard sur le traitement de la douleur. Peut-être faudrait-il commencer par là ! Les soins palliatifs devraient être développés, à l’instar de ce qui est fait dans certains pays, avec un accompagnement moral qui n’a rien à voir avec l’acharnement thérapeutique. La situation actuelle est la preuve de la perte progressive des « repères » et de la nécessité d’un humanisme compris et pratiqué.

• (1) Notre confrère fait référence au sondage relatif à l’euthanasie, paru dans La Semaine Vétérinaire n° 1266 du 21/4/2007 en page 12.