Plusieurs chantiers, dont celui de l’identification canine, poursuivent leur modernisation

Les assemblées générales extraordinaire et ordinaire de la Société centrale canine (SCC) ont eu lieu le 20 avril dernier à Paris. La première avait pour objectif de finaliser les modifications des statuts et du règlement intérieur de l’association. Son président, Gérard Arthus, a profité de l’occasion pour faire un point sur le dossier du Fichier national canin. Un an s’est en effet écoulé depuis la reconduction, par le ministère de l’Agriculture, de la convention confiant à la SCC la gestion de l’identification des chiens, selon les termes de l’accord signé le 21 avril 2006⁽¹⁾ avec le Syndicat national des vétérinaires d’exercice libéral (SNVEL). L’an passé, Gérard Arthus avait souligné la nécessité d’un certain délai pour « épurer les incohérences et les redondances issues du passé ». Le chantier de la modernisation et de la réorganisation du dispositif informatique de la SCC devait être l’un des challenges de l’année.

Une contribution du ministère de tutelle a permis de moderniser le fichier canin

Depuis le mois d’août dernier, les ayants droit peuvent consulter la base de données via l’Internet et les identificateurs passer leurs commandes et régler les carnets de tatouage en ligne. « Le fichier canin n’accuse aucun retard dans le traitement des dossiers », affirme aujourd’hui Gérard Arthus. Il souligne aussi les relations constructives établies entre la SCC et le SNVEL. Des actions concertées sont ainsi en projet : l’élaboration d’un portail web commun, la numérisation des archives de l’identification, le lancement d’une campagne institutionnelle de promotion (voir en page 28), l’étude sur un possible adossement à un réseau européen de l’identification canine. En outre, la SCC et le SNVEL ont mis en place un comité de concertation⁽²⁾, notamment pour adopter une position commune sur les obligations légales du cahier des charges de l’identification canine, qui est en cours d’élaboration.

Une évolution vers un système plus informatisé

En pratique, le traitement des différentes procédures par la SCC s’est amélioré, même si certains délais dépassent encore la “norme”. Toutefois, « les procédures régionales, l’intégration des données du Fichier national canin et les saisies directement sur l’Internet doivent nous faire absorber le retard d’ici à la fin de l’année », rassure Gérard Arthus.

Evoquant la modernisation de l’informatique, le président estime qu’aujourd’hui, « l’effort n’est plus vraiment technique, il est placé au niveau de l’organisation du travail et de la formation continue du personnel, afin de faire bénéficier les clients (associations, éleveurs, particuliers, propriétaires) des avancées potentiellement apportées par l’évolution technique ». Des espaces “éleveurs” ou “clubs de race” sont ouverts en ligne, ce qui devrait développer les procédures permettant de contourner le courrier ou le téléphone.

En outre, cinq pôles régionaux seront créés pour l’organisation du travail au sein du Livre des origines français (LOF). L’objectif est là encore de personnaliser le contact et de faciliter le traitement des dossiers.

De multiples collaborations avec le monde de la recherche sont en cours

Plusieurs travaux de recherche sont menés en collaboration avec la SCC. Certains d’entre eux ont été récemment présentés lors des Rencontres de la recherche canine⁽³⁾, à Maisons-Alfort. Ainsi, un projet concerne les origines et l’évolution du chien domestique en Europe et au Proche-Orient, avec deux axes majeurs de recherche : une étude archéozoologique et une étude moléculaire faisant intervenir l’ADN ancien.

La génétique est aussi au cœur des préoccupations. « Le laboratoire du Centre national de recherche scientifique de Rennes contribue de manière significative, depuis dix ans, aux avancées de la génétique canine, qu’il s’agisse du séquençage du génome, de la recherche de gènes impliqués dans les maladies (atrophie rétinienne progressive, histiocytose maligne, etc.) ou de caractères phénotypiques (gène merle, etc.) », explique Gérard Arthus. Deux projets sont en outre menés par notre consœur Catherine André sur la kératodermie nasoplantaire du dogue de Bordeaux et la dysplasie.

L’Institut national de l’animal de compagnie verra le jour d’ici à la fin de l’année

Les travaux de la commission “élevage” de l’association s’inscrivent dans le cadre de la loi d’orientation agricole et doivent aussi répondre au rapport Coperci sur la gestion des races de l’espèce canine. Gérard Arthus a précisé les quatre axes majeurs de travail de cette commission : aider les clubs de race à établir leur politique d’élevage, poursuivre l’établissement et la mise à jour des grilles de sélection, aboutir à un enrichissement des pedigrees et mettre en valeur les élevages performants.

Gérard Arthus a également abordé la création prochaine de l’Institut national de l’animal de compagnie (Inac), qui sera concomitamment une structure d’information, une enceinte de concertation pour l’ensemble des professionnels intéressés et une instance de proposition vis-à-vis des pouvoirs publics. « Il appartient aux éleveurs d’organiser les structures qui leur paraissent les plus à même à répondre à leurs préoccupations, a-t-il ajouté. Nous fédérons donc les trois membres fondateurs – SCC, Livre officiel des origines félines (Loof) et Union ornithologique française (UOF) – bientôt rejoints par la Société centrale d’aviculture française (Scaf) et la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). » Le lancement officiel de l’Inac est prévu pour le deuxième semestre.

• (1) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1223 des 22 et 29/4/2006 en page 16.

• (2) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1263 du 31/3/2007 en page 13.

• (3) Voir La Semaine Vétérinaire n° 1266 du 21/4/2007 en pages 22 et 24.