Qu’attendez-vous de la réforme ordinale initiée par le Conseil supérieur ? - La Semaine Vétérinaire n° 1267 du 28/04/2007
La Semaine Vétérinaire n° 1267 du 28/04/2007

Entre nous

FORUM

Engager un dialogue avec les non-vétérinaires

Patrick Chêne, praticien à Saint-Girons (Ariège).

J’ai saisi l’opportunité de cette consultation sur la réforme de l’Ordre pour tenter de faire avancer la réflexion vis-à-vis de l’ostéopathie, qui est ma spécialité. Je l’exerce depuis seize ans, dont huit à temps complet. Depuis deux ou trois ans, l’Ordre et les syndicats sont à l’écoute des vétérinaires ostéopathes, mais ils ont longtemps refusé de se préoccuper de cette question et les quelque deux cents confrères qui pratiquent cette discipline se retrouvent aujourd’hui face à un millier de non-vétérinaires inégalement formés. Si le référentiel que nous sommes en train d’établir et la mise en place d’un diplôme officiel permettent seulement à l’Ordre d’intenter des procès pour exercice illégal, je ne crois pas que cela assainira la situation.

La répression ne suscitera qu’une levée de boucliers. Par ailleurs, la réglementation européenne est plutôt favorable aux médecines complémentaires, même pratiquées par des non-médecins.

Nous pouvons profiter de cette réforme pour ramener éventuellement les ostéopathes non-vétérinaires dans le giron de l’Ordre ou, au moins, créer un modus vivendi qui satisfera tout le monde. Il existe une réelle nécessité de condamner les abus, mais il faut laisser à ceux qui font correctement ce travail la possibilité de continuer à l’exercer. Il faudrait aussi offrir de vraies voies d’accès aux nombreux jeunes qui demandent à s’orienter vers ce métier. Un diplôme de vétérinaire qui ne serait ni chirurgien ni pharmacien est-il à inventer ? C’est une hypothèse séduisante, car porteuse d’échanges entre les disciplines. Mais beaucoup d’autres possibilités sont à soumettre à la discussion. L’Ordre doit engager avec ces non-vétérinaires, qui occupent désormais le terrain, un dialogue constructif et sans préjugés. Tout le monde y gagnera. C’est ce que je crois et continuerai de défendre.

Les praticiens semblent peu sensibilisés

Jenny Hameurt-Fortineau, praticienne à Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine).

Cette réflexion engagée avec l’ensemble de la profession me paraît indispensable. Notre organisation doit s’adapter au contexte international qui évolue rapidement.

Cette réforme aura certainement des conséquences importantes, mais à ce stade de la consultation, il me semble prématuré d’en faire un commentaire. Des idées ont été lancées sans que nous en ayons encore le retour et, au sein du conseil régional ordinal de Bretagne, le sujet n’a pas encore fait l’objet d’un débat spécifique.

Les conseillers régionaux sont proches du terrain et peu sollicités sur les dossiers généraux. Mes confrères me posent beaucoup de questions sur les contrats d’association, le droit du travail ou la responsabilité du chef d’entreprise, mais peu sur la réforme de l’Ordre. Ce n’est qu’une impression personnelle, mais il me semble qu’ils ne se sentent pas forcément investis dans ces changements et qu’ils préfèrent laisser les prises de décisions aux personnes qui sont en charge et plus au fait de ces dossiers. S’ils sont peu sensibilisés, je ne pense pas que ce soit par faute de communication, car le Conseil supérieur a fait des efforts importants dans ce sens. Il n’est simplement pas facile de parvenir à toucher une majorité de personnes, comme nous le constatons à notre niveau, à l’occasion des réunions que nous organisons, même lorsqu’elles sont décentralisées. Ce sentiment d’une faible implication au quotidien dans la vie ordinale s’applique cependant plus au vétérinaire canin qu’à celui qui travaille en rurale. Avec le temps, son métier s’est bien plus transformé et les interrogations que soulève la réforme le concernent autrement.

Cette initiative sans précédent, qui mérite d’être saluée, constitue un premier pas important

Thierry Jourdan, praticien à Romorantin-Lanthenay (Loir-et-Cher).

Comme le précisait la septième Lettre de l’Ordre, la réforme ne concerne pas le Code de déontologie, mais l’organisation ordinale. Parmi les quatre questions qui ont été posées aux vétérinaires, les deux premières concernent des réformes de fonctionnement extrêmement importantes en termes de ressentis de la part des praticiens, mais assez mineures en regard des deux suivantes relatives au statut des vétérinaires de l’Etat et à celui des paraprofessionnels. Des sujets techniques qui nécessitent une vraie connaissance de ces dossiers. Sans éclairages ni perspectives, il n’était pas facile d’y répondre de manière constructive. Face aux enjeux communautaires et internationaux de plus en plus complexes, l’Ordre devrait mieux assumer son rôle pédagogique en remettant du cœur à l’ouvrage sans relâche et sans sous-estimer l’envie des vétérinaires de construire. Néanmoins, cette initiative reste sans précédent et il faut la féliciter. Si une consultation n’est pas une concertation et qu’il n’est pas certain que les propositions émises se retrouveront dans les textes soumis finalement aux autorités de tutelle, c’est un premier pas important. Souhaitons que l’institution saura remercier les confrères qui ont fait l’effort de répondre à des questions qui n’étaient pas évidentes. Espérons également que cette tendance se confirmera pour les dossiers à venir. Les vérités assénées ou les injonctions à sens unique sont de moins en moins bien acceptées aujourd’hui. Afin de solidifier la confiance en l’Ordre, il est important de permettre à l’ensemble de la profession de s’expliquer et de s’exprimer plus souvent. La démarche participative n’est pas seulement dans l’air du temps, elle correspond à un réel besoin d’être écouté. Plus les vétérinaires auront le sentiment de l’être, plus ils seront nombreux à proposer des idées pertinentes.

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