Pensez-vous qu’il soit nécessaire de réformer les congrès vétérinaires ?

Les courtes communications sont un atout à l’étranger

Mon activité est constituée à plus de 95 % de cas référés en dermatologie. Aussi, j’assiste tous les ans aux congrès annuels de dermatologie américains et européens, ainsi qu’à trois rencontres qui traitent de cette discipline en France. Les formations hexagonales sont réparties sur l’ensemble du territoire afin que tous les vétérinaires puissent en profiter, quel que soit leur lieu d’installation. Je constate néanmoins que celles qui sont organisées à Paris ou à proximité ont davantage de succès, probablement en raison de la facilité d’accès de la capitale où que l’on se trouve dans l’Hexagone. En France, les congrès de dermatologie sont destinés à tous les publics. Il est possible d’assister à des cours de base ou à des journées plus spécialisées dans un domaine particulier de la discipline. Je remarque que de nombreux vétérinaires délaissent les conférences magistrales au profit de débats ou de réunions plus intimistes. Certains conférenciers étrangers interviennent, mais il s’agit généralement de vétérinaires francophones ou parlant couramment français, car la barrière de la langue peut constituer un obstacle difficilement franchissable pour certains d’entre nous. L’un des atouts majeurs des manifestations européennes ou américaines réside dans le nombre élevé de courtes communications présentées, mais cela se justifie par l’effectif beaucoup plus important de vétérinaires susceptibles d’exposer un travail.

Un autre de leurs avantages est le prix des formations.

Ainsi, un congrès de trois jours aux Etats-Unis ne coûte en moyenne que 200 €, sans compter, bien entendu, le trajet et l’hébergement.

Les formations ciblées sont plus bénéfiques

Cette année, en raison de mon installation, je n’ai assisté qu’à quelques réunions locales. Par la suite, je compte participer à un congrès par an au minimum et à une ou deux formations mensuelles. En France, il serait intéressant que nous puissions assister beaucoup plus facilement à des conférences sur le management et la communication, car l’aspect marketing n’est que peu abordé au cours des études. J’ai obtenu le certificat d’études approfondies vétérinaires (CEAV) de médecine interne et j’ai passé huit mois au Etats-Unis, où j’ai pu préciser mes connaissances en cancérologie. En comparaison, les formations proposées dans ce domaine en France me semblent un peu décevantes, mais cela est à mettre en relation avec le peu d’infrastructures dont nous disposons (scanner, IRM, centres de radiothérapie, etc.).

Concernant l’organisation des congrès dans notre profession, je pense qu’il est plus bénéfique de participer à des rencontres ciblées qui abordent un nombre restreint de thèmes, plutôt que d’assister à des grands rendez-vous plus généralistes. En outre, les supports qui nous sont remis lors de ces derniers sont parfois trop allégés, sachant que nous ne pouvons assister à toutes les conférences. L’intervention de praticiens ou de chercheurs étrangers pourrait également rendre plus attractives certaines réunions professionnelles. En revanche, il serait bon de développer les formations interactives via l’Internet, proposées par certains laboratoires. Ces derniers pourraient également être mis à contribution pour participer à des journées comportant un enseignement théorique suivi de travaux pratiques.

Les réunions organisées à l’autre bout du monde, à un prix prohibitif, sont parfois ridicules

J’apprécie les congrès vétérinaires organisés en France. Je participe en moyenne à huit formations annuelles, principalement de courte durée et organisées à proximité de mon domicile. Généralement, ma préférence va aux formations poussées sur un même thème. Toutes les spécialités qui constituent la médecine interne me passionnent et chaque domaine est relativement bien abordé par les différentes formations qui nous sont proposées. En général, les intervenants sont variés et il est agréable de pouvoir bénéficier de l’expérience de différents spécialistes dans un même domaine. La présence de conférenciers étrangers est pour moi un atout majeur de certains congrès. Concernant les lieux choisis, je trouve ridicules certains rendez-vous organisés à l’autre bout du monde dont le nombre d’heures effectif de formation est dérisoire et le prix prohibitif. Il ne s’agit ni de formations dignes de ce nom ni de vacances… Je préfère des manifestations plus denses et plus proches, avec des destinations agréables et plus abordables (La Gande-Motte, Arcachon, Paris, etc.).

Quant au contenu, les formations les plus utiles me semblent être celles qui abordent une affection ou un groupe d’affections de façon exhaustive, rappelant la façon dont sont présentés certains articles des revues spécialisées, c’est-à-dire depuis un rappel théorique jusqu’à l’observation clinique illustrée, si possible, de cas concrets. En effet, malgré les spécialités de chacun, nous sommes avant tout des généralistes, au sens noble du terme. Je pense qu’une participation aux réunions professionnelles est indispensable, car elle permet une remise à niveau et une réactualisation des connaissances, nécessaires en raison de la perpétuelle évolution des méthodes de diagnostic et des traitements. Un échange d’expérience entre praticiens et intervenants, ainsi que la possibilité de pouvoir discuter de cas cliniques problématiques avec certains, sont également appréciables.