La France repousse l’idée d’un accord à court terme à l’OMC

Le document présenté la semaine dernière à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ne satisfait pas les autorités françaises. Dominique Bussereau, ministre de l’Agriculture, estime que le rapport rédigé par Crawford Falconer, président de la négociation agricole à l’OMC, ne peut constituer une base pour les négociations futures. « Il présente en effet une version déséquilibrée et partiale des différents sujets en négociation. L’ambition de ce texte est clairement à géométrie variable, puisqu’il est très précis sur le soutien interne de l’Union européenne, les modalités d’élimination des restitutions et l’accès au marché, mais beaucoup plus flou sur le soutien interne des Etats-Unis et les modalités d’application du principe de “parallélisme” pour toutes les formes de subventions à l’exportation. En outre, la zone d’accord décrite pour les produits sensibles est totalement inacceptable. Qui plus est, il oublie de traiter le sujet des indications géographiques qui fait pourtant pleinement partie de la négociation de Doha », explique-t-il dans un communiqué du 5 mai dernier. Le ministre français estime que les zones d’accord décrites dans ce document vont au-delà des marges de manœuvre de l’Union européenne. Par ailleurs, Dominique Bussereau juge que les écarts entre les positions des membres sont trop importants pour pouvoir être comblés dans un futur proche. Selon lui, « pour l’avenir du système multilatéral, une pause dans les négociations serait probablement préférable à la poursuite de “l’acharnement thérapeutique” ».