Préservation de la planète. Troisième réunion du Giec
Actualité
Auteur(s) : Nathalie Devos
Les vingt à trente prochaines années seront cruciales et les progrès dépendront des efforts consentis.
Après Paris en février et Bruxelles début avril(1), c’est à Bangkok (Thaïlande) que les experts du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) se sont réunis, du 30 avril au 4 mai dernier, pour établir un ultime rapport à l’intention des décideurs. Les deux premiers faisaient le point sur les causes et les impacts des gaz à effet de serre (GES) d’origine anthropique, principaux responsables, selon les experts, de la hausse de la température moyenne globale observée depuis le milieu du XXe siècle(2), qui entraînera des phénomènes climatiques extrêmes partout sur la planète. Pour sa part, la réunion de Bangkok avait pour objectif de réfléchir à un plan pour enrayer la dégradation du climat et revenir à des niveaux acceptables de GES.
Première échéance : 2015. Dans huit ans à peine, les émissions de GES devront impérativement avoir diminué pour que la hausse de la température mondiale moyenne ne dépasse pas 2 à 2,4 °C, d’après le Giec. Deuxième échéance : 2030-2040. Les experts estiment que « les efforts d’atténuation [d’émission des GES] réalisés dans les vingt à trente prochaines années auront un large impact sur la possibilité d’atteindre un niveau bas de stabilisation ». Cela suppose de contenir la concentration en GES dans l’atmosphère entre 445 et 490 parties par million (ppm), au lieu de 380 ppm environ aujourd’hui.
Troisième échéance : 2050. D’ici à cette date, les experts préconisent une réduction de la moitié des émissions de CO2 par rapport aux taux actuels. Pour y parvenir, le Giec propose quelques moyens, tant en termes financiers que techniques. Le rapport « identifie clairement des dispositions dont la mise en œuvre engendrerait un coût relativement mesuré », remarque ainsi Rajendra Pachauri, président du groupe d’experts. Ces derniers estiment par exemple que limiter à 2 °C le réchauffement climatique par rapport à 1990 reviendrait à 0,12 % du PIB mondial à l’horizon 2030. Ils préconisent par ailleurs de diminuer les subventions allouées aux énergies fossiles et soulignent l’existence de mesures d’incitation fiscale comme la “taxe carbone” (sur les émissions de dioxyde de carbone), à laquelle les industriels européens se sont opposés. Ils lui ont préféré un système d’échange de droits d’émission, une “bourse CO2”, en vigueur depuis janvier 2005. « Ce dispositif est mieux adapté aux grandes sources fixes d’émissions de gaz à effet de serre, reconnaît Edouard Toulouse, chargé du programme sur le changement climatique de WWF France. En revanche, pour les transports, une taxe carbone permet de dégager des moyens pour développer des alternatives à la route. »
Selon Bert Metz, coprésident du groupe de travail du Giec, « il existe un potentiel important de réduction des GES, dans tous les secteurs d’activité ». En matière technologique, les solutions préconisées ne dépendent pas de l’apparition d’une quelconque innovation. Le scientifique met plutôt en avant des techniques émergentes ou déjà éprouvées. Pour l’agriculture, les experts recommandent de modifier les méthodes de culture du riz ou encore de repenser l’élevage pour réduire les émissions de méthane. Au niveau énergétique, le rapport propose de filtrer le CO2 rejeté par les centrales à charbon. Il encourage le développement du solaire et des éoliennes, des énergies renouvelables qui pourraient représenter 30 à 35 % de l’approvisionnement en énergie en 2030. Quant aux biocarburants, ils pourraient constituer entre 3 et 10 % de la demande totale d’énergie pour le transport à cette même date. La part du nucléaire dans la production d’électricité mondiale pourrait, elle, passer de 16 à 18 %. Ce dernier thème a donné lieu à des discussions tendues. Certains pays, opposés à l’usage de l’atome, ont du mal à accepter que le Giec puisse officiellement préconiser cette option pour lutter contre le réchauffement climatique.
Parmi les autres pistes de réduction des GES envisagées figure le captage et la séquestration du carbone. Cette technologie, actuellement en phase de test, qui consiste à capter les émissions industrielles et à les enfouir sous terre, est jugée prometteuse.
Mais les obstacles ne manquent pas lorsque des intérêts économiques importants, comme ceux de l’industrie pétrolière ou des transports, sont en jeu. De même, si près de 30 % des émissions du secteur du bâtiment peuvent être évitées, de nombreux écueils s’y opposent (technologiques, financiers, mais aussi inhérents à la pauvreté des pays en développement).
Les intérêts nationaux seront plus difficiles à vaincre encore. Ainsi, durant la réunion de Bangkok, les pays émergents ont bataillé pour que soit reconnue la responsabilité historique des pays développés dans le réchauffement. Ils souhaitent pouvoir adopter les mêmes modèles de développement économique, fussent-ils coûteux en énergies fossiles. La Chine a par exemple fait pression pour que le charbon ne soit pas retenu comme l’une des causes principales de l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Malgré ces difficultés, les experts du Giec insistent sur la nécessité de “mettre les gaz” pour appliquer les mesures nécessaires à endiguer le réchauffement climatique en cours.
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