Le collagène sert de guide à la repousse nerveuse

Des tubes de collagène sont utilisés pour guider la repousse nerveuse lorsque des nerfs sont sectionnés ou endommagés à la suite d’accidents. Ces tubes de 1 à 10 mm de diamètre, tissés à partir de mailles d’acide polyglycolique (PGA) et remplis d’une éponge de collagène, sont placés dans la région touchée. Ce collagène biorésorbable sert de matrice à la repousse des nerfs en l’empêchant d’établir des liaisons avec des zones autres que celles qu’il est destiné à innerver. Ce procédé pourrait venir pallier les inconvénients de l’autogreffe nerveuse, procédure longue et pas toujours efficace, qui expose le patient à des risques chirurgicaux supplémentaires lors de l’obtention du greffon.

Après des tests sur le nerf phrénique des chiens, l’équipe du professeur Nakamura Tatsuo (department of bioartificial organs de l’université de Kyoto), en coopération avec l’hôpital Inada, a commencé à expérimenter cette méthode chez des patients privés de l’usage correct d’un membre ou qui subissent de fortes douleurs post-traumatiques. Ils ont récupéré une motricité et une précision des gestes en six mois. Les douleurs ont sensiblement diminué.

En cinq ans, près de trois cents patients ont été traités via cette technique, même si la chirurgie réparatrice intervient jusqu’à un an après le traumatisme initial. Ils sont suivis par les chercheurs pour tester notamment la conduction électrique des nerfs réparés.

La technique permet la repousse de nerfs sur 9 cm au maximum

En phase d’être breveté, ce procédé de régénération permet actuellement la repousse de nerfs sur 9 cm au maximum. Il est toutefois réservé aux traumatismes des membres, car le système nerveux périphérique garde des capacités intrinsèques de régénération, contrairement au système nerveux central. L’équipe du professeur Nakamura et les deux cents personnes impliquées dans le projet se penchent désormais sur l’innervation des organes digestifs et autres muscles (notamment sur le nerf phrénique chez l’homme).

• Voir aussi : Résumé de l’expérience sur les nerfs phréniques chez les chiens (http://jtcs.ctsnetjournals.org/cgi/content/abstract/ 133/3/726).

• Source : Bulletin électronique du Japon, n° 442, 14/5/2007.