Un modèle de peau canine in vitro ouvre une nouvelle voie pour la biologie cutanée

Des scientifiques espagnols du laboratoire de diagnostic vétérinaire Univet⁽¹⁾, en collaboration avec le laboratoire de nutrition animale Affinity, ont mis au point différents modèles expérimentaux in vivo et in vitro, qui permettent d’étudier les processus allergiques et inflammatoires cutanés, ainsi que leur contrôle pharmacologique. Parmi les modèles in vitro développés, figure un modèle cellulaire artificiel qui reproduit fidèlement les caractéristiques de la peau du chien.

Cette peau canine artificielle, qui dispose d’un épiderme et d’un derme, séparés d’une lame basale, est particulièrement proche de la véritable peau, comme le montrent les analyses histologiques et immunohistochimiques, ainsi que les techniques de microscopie électronique. Elle permet donc d’étudier les interactions entre les différentes populations cellulaires des diverses couches cutanées, ce qui n’est pas permis par les techniques de cultures cellulaires classiques.

Pour développer ce modèle, des kératinocytes et des fibroblastes ont été prélevés par biopsies chez des chiens sains. Les fibroblastes ont été insérés dans une matrice collagénique. Le derme artificiel ainsi formé a servi de support pour les cellules épidermiques, qui ont proliféré et composé les couches de l’épiderme. En effet, après quinze jours de culture cellulaire, les différentes couches que sont le stratum basale, le stratum spinosum, le stratum granulosum et le stratum corneum sont présentes.

Ces travaux permettront de mener des études sur la biologie cutanée et sur les dermatoses sans recourir aux animaux d’expérimentation.

• (1) Laboratoire rattaché à la faculté vétérinaire de l’université de Barcelone.

• Source : M. Serra et coll. : « Development and characterization of a canine skin equivalent », Experimental Dermatology, 2007, vol. 16, n° 2, pp. 135-142.