L’identification des erreurs alimentaires nécessite parfois le recours à un nutritionniste

Les besoins nutritifs des chevaux sont de mieux en mieux connus, de même que la base nutritionnelle de certaines maladies. Toutefois, malgré l’avancée des connaissances dans ce domaine, de nombreuses théories peu scientifiques et non vérifiées concernant l’alimentation du cheval font l’objet de publications, et de multiples compléments alimentaires sont distribués sans avoir été soumis à une étude rigoureuse préalable.

Une nutrition inadéquate peut engendrer plusieurs types de perturbations, comme des ulcères gastriques, de la diarrhée, des affections ostéo-articulaires juvéniles, des myopathies récurrentes à l’exercice, une fourbure, des impactions digestives et des syndromes d’amaigrissement chroniques.

Sept situations majeures doivent inciter à consulter un spécialiste

Lors des dernières journées de l’Association vétérinaire équine française (Avef), notre consœur Sarah Ralston⁽¹⁾ a cité sept situations dans lesquelles le praticien peut bénéficier de l’aide d’un nutritionniste équin :

- la survenue de problèmes de santé non spécifiques chez des chevaux dont les propriétaires utilisent de multiples compléments nutritionnels et/ou des aliments non traditionnels ;

- l’apparition d’une perte de poids, de diarrhées ou de coliques qui ne peuvent s’expliquer par des syndromes cliniques (dysfonctionnement organique, infection bactérienne, etc.) ou une erreur évidente de gestion alimentaire (nourriture de mauvaise qualité, concurrence alimentaire, accès à l’eau inadéquat, etc.) ;

- l’observation d’une incidence élevée d’affections ostéo-articulaires juvéniles (épiphysites, déformations angulaires des membres, ostéochondrose, etc.) et/ou de troubles reproducteurs au sein d’un élevage ;

- l’apparition dans un groupe de chevaux de myopathies récurrentes à l’exercice, d’ulcères gastriques, de diminution de performance, d’une mauvaise qualité de la corne et du poil ;

- des difficultés d’interprétation d’analyses nutritionnelles demandées par les propriétaires ;

- l’apparition de morts subites inexpliquées ;

- la suspicion d’un déficit nutritionnel ou d’une toxicité d’origine alimentaire.

Dans tous ces cas, le nutritionniste peut répondre à l’attente du praticien et du propriétaire de chevaux. Une description précise des signalements, des problèmes cliniques rencontrés, des rations et de la gestion alimentaire générale est alors requise.

• (1) Sarah Ralston : « Quand faire appel à un nutritionniste ? », conférence présentée lors des journées annuelles de l’Association vétérinaire équine française (Avef) le 13 octobre 2006 à Versailles.